Il y a quelques semaines, la presse nous apprenait que le taux de chômage à Huy avait augmenté de 8% en un an, un record en Wallonie.
Malgré toutes les précautions requises dans l’analyse de ces statistiques, plusieurs constats peuvent tout de même être établis :
- Le taux de chômage à Huy (environ 18.5%) est de loin le plus élevé de l’arrondissement (11% en moyenne sur Huy-Waremme).
- Une amélioration imminente n’est guère assurée vu la conjoncture économique actuelle, sans mesures spécifiques adéquates.
- La précarisation des demandeurs d’emploi est de plus en plus frappante, surtout chez les jeunes, victimes principales des mesures d’austérité du gouvernement fédéral (allongement du stage d’attente, 55.000 personnes dont de nombreux jeunes privés d’allocations au 1er janvier 2015,…).
La majeure partie des moyens d’action sont évidemment entre les mains des niveaux fédéral et régional. Cependant, le pouvoir communal dispose de leviers pour s’attaquer aux trois causes principales du chômage : la mobilité des chômeurs, leur formation et le nombre d’emplois disponibles (- 18% en un an à Huy).
C’est pourquoi j’interpellerai le collège, lors du Conseil communal de ce 21 janvier, afin de connaître ses ambitions en matière de lutte contre le chômage, et plus particulièrement celui des jeunes.
En cherchant dans le Programme stratégique transversal (PST), nouvelle bible de la majorité, on trouve en effet peu de projets précis en la matière, à part les excellentes actions menées par le CPAS, dans le cadre du Plan de cohésion sociale, pour accompagner les jeunes bénéficiaires d’un revenu d’intégration. Cependant, de nombreux jeunes ne rentrant pas dans les conditions pour bénéficier d’un revenu d’intégration éprouvent d’énormes difficultés à trouver du travail et requièrent également des mesures adaptées.
Dès lors, quelles sont celles prises ou envisagées par le Collège ?
Par exemple, pour lutter contre les problèmes de mobilité des demandeurs d’emploi, n’envisage-t-il pas d’organiser des formations théoriques et pratiques pour l’obtention du permis de conduire à destination des demandeurs d’emploi, comme c’est le cas dans d’autres communes ? Le Forem propose le même genre de formations mais elles ne concernent que le permis pratique et uniquement les personnes qui ne disposent pas d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Or, rien n’existe dans ce domaine à Huy pour les chômeurs ne bénéficiant pas de cette aide et qui ne peuvent se permettre de financer les cours de conduite. Ou à tout le moins, la publicité n’en est pas suffisamment faite…
Peut-être pourrait-on également envisager de réaliser un véritable diagnostic de tout ce qui se fait en matière d’emploi pour les jeunes afin de soutenir le travail des ASBL actives dans le domaine.
Voilà donc quelques pistes concrètes à explorer au niveau communal pour lutter contre les causes du chômage des jeunes…