En Wallonie, la géothermie est une source de chaleur renouvelable encore sous-exploitée. Elle pourrait pourtant représenter une solution sur plusieurs plans, énergétique et économique en tête.
Lors des récentes discussions concernant la présentation du Plan Wallon Énergie-Climat (PWEC), le 20 janvier dernier, je questionnais le Ministre wallon de l’Énergie, Philippe Henry, sur le potentiel de développement de la géothermie (profonde et peu profonde) tant dans sa production de chaleur que d’électricité.
Pour rappeler quelques chiffres : une forte augmentation est envisagée par le PWEC puisque la production de chaleur estimée serait de 250 gigawattheures en 2030 tandis que la production d’électricité issue de la géothermie s’élèverait à 40 gigawattes en 2030.
En 2011, la Région wallonne a financé une étude conduite par la Direction Générale de l’Énergie dont l’ambition était d’aider à la prise de décision et à la prioritarisation des actions à mener afin de créer un cadre propre à la géothermie profonde en Wallonie.
Cette étude a mis en évidence les principaux obstacles au développement de la géothermie profonde dont notamment le manque de connaissances techniques, les possibles impacts environnementaux et le manque de cadre juridique pour son déploiement.
La « Plateforme géothermique de Wallonie » de la DG Énergie a par ailleurs identifié plusieurs zones d’intérêts géothermiques en Wallonie : les bassins géologiques de Mons et de Liège, ainsi qu’une grande zone située au Sud de Mons, de Charleroi, de Namur et de Liège sous un accident tectonique majeur connu sous le nom de la Faille du Midi.
Ce lundi 9 mars, j’interpellais à nouveau le Ministre Henry à ce sujet. Le Ministre partage le point de vue selon lequel les formes de chaleur renouvelables représentent un enjeu important, et encore sous-exploité, notamment pour parvenir aux objectifs énergétiques de 2030 et au-delà. Il indique que différents projets sont à l’étude, notamment dans les anciens bassins miniers, et que le gouvernement entend bien encourager leur développement. Il préconise aussi la création d’un cadre global cohérent, plutôt que de multiplier les cadres spécifiques.
Si je me réjouis de constater que la volonté de développer la géothermie en Wallonie est partagée par le gouvernement, je serai naturellement attentif aux résultats des études en cours, attendus pour avril.
Je pense qu’il y a là enfin un réel potentiel quant à la reconversion économique des bassins industriels tant liégeois qu’hainuyers. Je ne manquerai pas de réaliser un nouveau point sur ce dossier d’ici quelques mois.