La rentrée académique 2021-2022 est marquée par un retour au présentiel à 100% – enfin -, avec port du masque obligatoire dans les auditoires, salles de cours et bibliothèques.
Je me réjouis sincèrement de cette situation qui représente une véritable libération pour les étudiants, mais aussi pour l’ensemble des acteurs du monde académique. Même si tout le monde s’est adapté comme il a pu, un écran ne remplacera jamais la richesse d’un échange direct entre étudiants, et professeurs ou assistants. Et puis surtout, comme à nous tous, et sans doute bien plus encore, les contacts sociaux ont cruellement manqué aux étudiants alors qu’ils sont censés vivre les années parmi les plus enrichissantes de leur vie sur ce plan.
Ce retour en présentiel doit toutefois être correctement encadré. D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Quels sont les premiers retours du terrain quant à la préparation de cette rentrée académique, et à la mise en place du nouveau protocole sanitaire ? Tous les établissements ont-ils bien fait application de la possibilité de retour à 100 % en présentiel ?
- Qu’en est-il également des mesures mises en place pour assurer le respect des protocoles sanitaires dans le cadre des activités extra-scolaires tels que les baptêmes estudiantins ? Des dispositions spécifiques ont-elles été prises
Un autre enjeu de cette rentrée concerne la vaccination qui reste un outil indispensable dans la lutte contre le coronavirus, en particulier au regard de la domination du variant Delta. Dans ce cadre, les universités de Liège, Namur, Bruxelles et Louvain-La-Neuve compteront des antennes fixes de vaccination sur leurs campus respectifs, accessibles dix heures par jour durant une semaine. De plus, quatre bus de vaccination mobiles circuleront dans les universités et hautes écoles des régions de Mons, Charleroi, Luxembourg et Verviers. C’est pourquoi j’ai également demandé à la Ministre :
- Parallèlement à ces dispositifs, quelles mesures spécifiques sont-elles mises en place dans l’enseignement supérieur afin d’encourager les étudiants à la vaccination ? Quel est l’objectif en la matière ?
À la veille de cette nouvelle année académique, je souhaitais enfin connaître l’analyse de la Ministre quant au déroulement de la seconde session d’examens qui s’est clôturée début septembre.
La session d’examen de juin s’était déroulée selon les règles du code orange, engendrant de grandes différences entre les universités favorisant la tenue de la majorité des examens en présentiel et celles privilégiant le distanciel. Au regard de l’évolution de la situation sanitaire, les modalités d’examen de la seconde session ont été assouplies, évoluant vers davantage de présentiel et moyennant une occupation limitée des locaux.
Ces divergences d’organisation entre la première et la seconde session ont suscité bien entendu des inquiétudes dans le chef des étudiants qui, au-delà de la pression que représente déjà une seconde session d’examens, se sont vus parfois contraints de repasser un examen sous une forme différente que celle présente au mois de juin d’une part, et différente parfois du format de cours dispensé durant l’année d’autre part ; passant du distanciel au présentiel.
- Quel bilan tirez-vous de cette seconde session, et notamment du retour complet aux évaluations en personne dans certains cas ?
- Le 25 août, la Ministre affirmait que l’enseignement à distance n’avait pas eu d’incidence sur le taux de réussite. Une analyse qui se confirme à la lumière des résultats de la seconde session ?
- Qu’en est-il du taux d’abandon ? Le nombre de recours a-t-il augmenté à la suite de cette seconde session ? Selon la FEF, le nombre de recours de la part des étudiants a fortement augmenté dans l’enseignement supérieur, atteignant les 300 demandes en juillet 2021 contre 179 en juin 2019.
Concernant la seconde session, la Ministre indique que “nous devrions, dans le courant de la semaine, recevoir les informations de la majorité des établissements d’enseignement supérieur concernant les secondes sessions, ainsi que des données supplémentaires permettant d’analyser les résultats sur l’année académique 2020-2021. Ces données nous permettront d’avoir des précisions sur les différentes tendances. Rappelons que dans les analyses des sessions précédentes, les résultats dans les universités étaient meilleurs cette année pour les sessions de janvier et de juin. Pour les hautes écoles, celle de janvier avait été largement meilleure que précédemment.”
La Ministre Glatigny confirme par ailleurs que “la reprise en présentiel à 100% de tous les établissements est une possibilité. L’idée est de permettre la reprise normale des activités, sans toutefois s’immiscer dans l’organisation pédagogique des établissements.”
De mon côté, j’insiste sur l’importance qu’il y aura à tirer des leçons de cette période, notamment pour voir comment faire évoluer notre enseignement supérieur. Il est essentiel de comprendre ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas marché.
C’est une réflexion que nous pourrons lancer au moment opportun. Nous sommes à l’aube d’une énorme responsabilité, car si nous nous réjouissons de la reprise des activités, celle-ci engendre un risque supplémentaire de circulation du virus.
C’est pourquoi l’enjeu de la vaccination et des protocoles est fondamental. Je suis ravi que l’ensemble des acteurs y participent.
Je souligne également les initiatives qui ont vu le jour, notamment en Flandre avec la vaccination des étudiants étrangers qui a été rendue possible pour ceux qui suivent les cours sur les campus. C’est une initiative intéressante et vers laquelle nous devons nous diriger.
Enfin, concernant la deuxième session, je me réjouis de ces premiers échos rassurants. Nous devrons poursuivre le monitoring. Une fois que les chiffres seront définitifs, nous reviendrons vers la Ministre pour plus de précisions.