Depuis plusieurs semaines, on constate une hausse dramatique des coûts de l’énergie, de l’électricité et du gaz. Personne n’est épargné et les étudiants sont particulièrement touchés par cette augmentation. A tel point que certains se retrouvent aujourd’hui à devoir faire le choix entre se nourrir et se chauffer à cause de ces charges de plus en plus élevées qui s’ajoutent à leurs dépenses habituelles. Certains ont ainsi vu leur facture énergétique passer de 70 euros à 300 euros, ce qui est énorme au regard des budgets dont ils disposent pour vivre.
Qu’ils vivent dans des kots privés ou dans des résidences publiques, les étudiants ne sont pas tous logés à la même enseigne et ne bénéficient pas du même soutien de la part de leurs logeurs. Si, dans certaines résidences liées aux universités, les charges et les loyers sont fixés en début d’année, sans changement malgré une hausse du coût de l’énergie, ce n’est pas le cas partout. De plus, même lorsque ces charges sont fixées en début d’année, il n’est pas impossible d’assister à une augmentation des loyers de l’année prochaine.
Quant aux étudiants qui vivent dans des résidences privées ou chez des particuliers, ils n’ont pas cette protection et se retrouvent ainsi à devoir jongler avec des augmentations impayables. C’est notamment une inquiétude de la communauté étudiante et de la Fédération des étudiants francophones. Ils craignent de nouvelles augmentations qui fragiliseraient encore plus les étudiants.
D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Quelles initiatives prenez-vous pour aider les étudiants face à cette situation dramatique ?
- Le soutien des résidences universitaires est essentiel pour les étudiants. Elles jouent un vrai rôle et peuvent permettre de réguler cette hausse. Que font-elles pour limiter ces coûts ? Avez-vous noté des disparités entre elles dans l’augmentation des charges imposées ou non aux étudiants et comment y remédier le cas échéant ? Quel rôle jouent les services sociaux à cet égard ?
Réponse de la Ministre :
“Mon cabinet est actuellement en contact avec le Centre d’études en habitat durable de Wallonie (CEHD) dans le cadre du projet visant à instaurer une grille indicative des loyers étudiants. De cette manière, les expertises des différents ni-veaux de pouvoirs pourront être mutualisées. Cependant, en tant que ministre de l’Enseignement supérieur, je ne peux pas me prononcer sur la question du loge-ment et des coûts générés par celui-ci, même s’il s’agit de résidences universitaires. Néanmoins, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons rien faire.
L’intervention de la Fédération Wallonie-Bruxelles se situe principalement en aval. D’une part, grâce aux aides financières qui sont octroyées par le biais des conseils sociaux des établissements d’enseignement supérieur. D’autre part, grâce à des allocations d’étude pour les étudiants qui rencontreraient des difficultés pour payer leur loyer ou pour toute autre dépense liée au logement. La Fédération Wallonie-Bruxelles a augmenté de manière structurelle le budget des allocations d’étude et celui des subsides sociaux. D’ailleurs, dans le cadre de la crise sanitaire, plus de neuf millions d’euros ont été ajoutés de manière ponctuelle afin d’aider les étudiants qui rencontraient des difficultés particulières durant la crise. Ces moyens peuvent encore être utilisés par les établissements durant cette année académique 2021-2022.Par ailleurs, nous pouvons également agir au niveau des allocations d’étude.
À l’heure actuelle, les budgets alloués aux allocations d’étude, aux subsides sociaux et à la compensation pour les droits d’inscription réduits représentent un peu plus de 10% du budget total affecté à l’enseignement supérieur. Le gouvernement a décidé d’augmenter encore ces moyens dans le cadre du budget 2022. Le budget des allocations d’étude, qui s’élevait à environ 68 millions d’euros dans le budget initial 2021, est passé à plus de 77 millions d’euros en 2022. Il s’agit d’une augmentation de plus de neuf millions d’euros afin, notamment, de financer les me-sures d’élargissement qui sont prévues par la réforme, et que nous avons déjà eu l’occasion de détailler.
Quant aux subsides sociaux, nous poursuivons l’alignement des moyens et des montants octroyés par étudiant pour les hautes écoles et les écoles supérieures des arts (ESA) sur ceux des universités. Ces montants étaient fixés à 60%de ceux accordés aux universités en 2020. Ils sont passés à 80% en 2021 et à 100% en 2022. Dix millions d’euros ont été prévus à cette fin. Par conséquent, ils peuvent tout à fait être utilisés en cas de difficulté pour payer les loyers ou toute autre dépense liée au logement. Nous resterons naturellement attentifs aux besoins des étudiants qui pourraient être encore exprimés.”
La situation est dramatique aujourd’hui. Je me réjouis donc des contacts qu’a la Ministre avec le ministre wallon du Logement dans le cadre de la grille indicative des loyers.
La semaine dernière, j’ai abordé avec lui les leviers à activer pour le logement privé. La Wallonie travaille ainsi sur une réforme du bail étudiant, demandée par les étudiants eux-mêmes, et sur l’extension des missions des agences immobilières sociales (AIS).
Les aides sociales et les allocations d’études revêtent par ailleurs une dimension importante et la Ministre y consacre, à juste titre, d’importants montants.
De manière générale, les mesures inscrites dans la résolution sur la précarité étudiante doivent être mises en œuvre. Les résidences universitaires constituent un levier supplémentaire que la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui en a la compétence, peut activer pour éviter que les résidences ne répercutent l’augmentation des prix sur les étudiants.