L’année académique n’est pas terminée et il est évidemment trop tôt pour en dresser un bilan complet dans l’enseignement supérieur – on le sait, la session d’août connaît habituellement un taux de réussite plus élevé que les autres. Cependant, plusieurs observateurs semblent déjà confirmer ce que l’on craignait : cette année académique a été particulièrement difficile pour les jeunes qui ont entamé leurs études après avoir connu des confinements en 5e et 6e secondaires.
De nombreux étudiants montrent certaines lacunes dans plusieurs matières. La presse indiquait récemment qu’à l’Université de Liège, le taux de réussite des 60 crédits en juin était en net recul chez ces étudiants. Ceci est d’autant plus préoccupant au vu de la mise en place de la réforme du décret Paysage dès la rentrée de septembre et ce fameux seuil des 60 crédits en deux ans.
Plusieurs universités s’exprimant officiellement dans la presse, ainsi que d’autres professionnels, notamment des enseignants via des Cartes blanches, pointent les lacunes qui trouvent leurs origines dans l’enseignement obligatoire, un problème de méthode de travail ainsi qu’un taux d’absentéisme élevé. Le gouvernement a déjà entamé un réinvestissement important dans l’aide à la réussite et il compte également orienter une partie du refinancement structurel de l’enseignement supérieur vers l’encadrement. Nous ne pouvons qu’encourager la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, à poursuivre dans ce sens.
D’où ces nouvelles questions :
- Madame la Ministre, quelle est votre analyse des taux de réussite de la session de juin ? Disposez-vous de chiffres permettant de confirmer, à ce stade, des taux de réussite inférieurs à ceux des années précédant la pandémie ? Quelles solutions sont mises en place pour y remédier ?
- Comment voyez-vous s’y inscrire les travaux en cours à l’ARES concernant la réforme du calendrier académique ? Tout aussi important : pouvez-nous nous communiquer les avancées des travaux du GT de l’ARES concernant les modalités des évaluations ? Il n’est en fait pas normal de devoir reporter une partie de sa session en août. Comment encourager les établissements à mettre en place des alternatives à ce principe de sessions-mammouths ? Quelle est la place des départements de pédagogie et des sciences de l’éducation au sein des établissements ? Sont-ils correctement associés à ce type de réflexions institutionnelles ?
- Concernant le problème de l’absentéisme, j’aimerais avoir votre avis sur l’enseignement en distanciel et ses limites, et savoir si vous avez consulté les vice-recteurs et rectrices à l’enseignement à ce sujet ainsi que les directions des HE ? Quelle est leur lecture de l’enseignement en distanciel ?
Découvrez en vidéo l’échange complet avec la Ministre :