Retour sur la situation vécue par certains étudiants de l’ULB au Palais 11.
Au début de la session d’examen, la presse a relayé le désarroi de certains étudiants face aux conditions dans lesquelles ils ont dû passer leurs épreuves.
Les étudiants, via les réseaux sociaux, ont ainsi expliqué, à la suite d’un examen au Palais 11, que la température dans le bâtiment ne leur avait pas permis de passer leur examen dans des conditions acceptables. Certains expliquent même, thermomètre à l’appui, que la température ne dépassait pas les 12 degrés et qu’ils ont dû remettre leurs gants ou garder leurs vestes pour passer leur examen. Pour pallier à cette situation, des délégués ont distribué des chaufferettes.
C’est une situation complètement hallucinante, et en tout cas pas des conditions acceptables pour passer ses examens.
Pour rappel, à ce moment-là, la température extérieure passait sous la barre des moins 5 degrés et vous n’êtes pas sans savoir que le Palais 11 est un très grand bâtiment qui n’a pas vocation à être chauffé de la même façon qu’un auditoire classique.
Chaque étudiant a évidemment le droit à des conditions de confort optimales pour passer ses examens. Ce qu’il s’est passé n’est manifestement pas normal.
Certains pointent le manque de financement de l’enseignement supérieur comme cause de cette situation. Se pose en tout cas la question de savoir pourquoi l’ULB a recours de manière structurelle au Palais 11 pour organiser ses examens, sans en assurer un chauffage suffisant.
D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur :
- A-t-elle pris connaissance de cette situation ? A-t-elle eu des échanges avec les autorités de l’ULB à ce sujet ? Pourquoi a-t-elle eu recours au Palais 11 dans ces conditions ? Et pourquoi le local était-il si peu chauffé ?
- Quelles sont les conditions minimales en termes de température pour la tenue d’une épreuve d’examen ?
- L’utilisation du Palais 11 sera-t-elle toujours permise dans le cadre d’épreuves en hiver ?
- Quelles sont les pistes envisagées si une telle situation devait se reproduire ? Quelles mesures sont prises par les autorités de l’ULB pour éviter que cela se reproduise ?
Réponse de la Ministre :
“J’ai évidemment accordé une attention particulière à cette situation et j’ai eu vent des informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Selon les informations que nous avons reçues de l’ULB, le contrat passé avec le Heysel garantissait une température de 21 degrés. Cette température avait été prévue en raison de l’ampleur du volume à chauffer et tenait compte de l’immobilité imposée aux étudiants pendant leurs examens. Dès le lundi 8 janvier, lorsque les responsables de l’université ont eu vent des prévisions météorologiques, ces derniers ont contacté directement les gestionnaires du Heysel pour demander une augmentation du chauffage. À la suite de cette demande, la température dans la salle a augmenté durant l’après-midi, comme en témoignent d’ailleurs les commentaires positifs des étudiants ayant passé leurs examens à ce moment -là. Il ne faut pas déduire de ces événements particuliers un manque général d’infrastructures. L’option du Palais 11 a été choisie par l’ULB pour désengorger ses campus de quelques examens qui rassemblent leurs plus grandes cohortes, constituées de plusieurs centaines d’étudiants. Cette formule a également permis aux autorités de proposer un horaire plus adapté. En effet, un examen nécessite souvent l’occupation de plusieurs amphithéâtres au même moment. Or, construire des salles d’examen de l’ampleur du Palais 11 du Heysel pour une durée de deux semaines d’examens par an maximum ne serait pas raisonnable. Pour l’avenir, il appartient à l’ULB de décider si elle souhaite renouveler l’expérience avec le contractant ou chercher d’autres options. Quant à la question plus large des infrastructures, il convient d’identifier précisément les besoins spécifiques de chaque établissement. Autrement dit, je ne pense pas qu’un Palais 11 soit nécessaire pour chaque université. Quant aux moyens financiers, un budget spécial de 15 millions d’euros a été dégagé lors du conclave budgétaire du mois d’octobre 2023. Cette enveloppe doit permettre la rénovation, l’acquisition ou la location d’infrastructures universitaires. En outre, dans le cadre du refinancement de l’enseignement supérieur, des moyens significatifs ont été dédiés au soutien des infrastructures universitaires. Dans ce cadre, libre aux institutions de choisir quels investissements réaliser. Enfin, j’évoquerai aussi les subventions exceptionnelles allouées en 2022-2023, lors de la crise énergétique, ainsi que le soutien apporté dans le cadre du Plan de relance européen.“
Manifestement, la température atteinte dans le Palais 11 n’était pas de 21 degrés, en tout cas le premier jour. Même si la situation s’est améliorée par la suite, il a continué à faire froid dans ces locaux. Au-delà de la polémique, nous devons nous assurer que cela ne se reproduise pas et que tous les étudiants passent leurs examens dans des conditions acceptables. J’espère que l’ULB prendra les mesures nécessaires pour ce faire. On ne peut que faire confiance à tous les établissements pour améliorer les choses et je ne doute pas que la Ministre y veillera également.