En cette rentrée scolaire, Ecolo se réjouit de voir la majorité enfin prendre une bonne résolution en matière de tri des déchets, avec l’introduction tant attendue de la récolte des organiques.
La Ville de Huy était une des toutes dernières communes de la Province de Liège à ne pas récolter les déchets organiques biodégradables. Ecolo salue donc aujourd’hui la volonté des autorités d’enfin aller dans la bonne direction.
Ecolo avait déjà insisté à plusieurs reprises au Conseil communal de Huy sur l’instauration d’un tel procédé, notamment en 2014 lors du précédent renouvellement du marché de collecte des poubelles. La majorité, elle, avait décidé de repartir pour 3 ans selon l’ancienne formule.
Ce qui explique pourquoi, selon les derniers chiffres d’Intradel, Huy reste le plus mauvais élève des 31 communes de l’arrondissement. Alors qu’à Modave, en tête du classement, chaque habitant produit en moyenne 78 kilos de déchets résiduels par an, ce chiffre grimpe à 134 kilos à Huy (en augmentation par rapport aux années précédentes).
Si la démarche de la Ville de Huy va enfin dans le bon sens, elle soulève néanmoins toujours deux inquiétudes :
1) D’une part, les sacs pour organiques ne sont pas inclus dans le ramassage payant existant, à part le premier rouleau. L’achat des sacs se fera sur base volontaire à hauteur de 4,5€ pour dix sacs. La partie forfaitaire de la taxe poubelle ne diminuera pas pour les personnes qui trient mieux leurs déchets, alors qu’elle compte parmi les plus élevées de la région (par ex. 135€ pour un ménage de 3 personnes à Huy contre 107€ à Amay), surtout depuis la forte augmentation décidée l’année dernière (+ 10€ pour tout le monde). Dès lors, les nombreux Hutois ne dépassant pas actuellement la quantité de déchets comprise dans la partie forfaitaire n’auront aucun intérêt financier à faire l’effort de trier puisque cela leur coûtera plus cher.
2) D’autre part, toujours selon Intradel, la récolte par le biais des sacs biodégradables permet statistiquement de collecter deux fois moins de déchets organiques que les conteneurs, soit 17 kilos en moyenne par an par habitant avec les sacs contre 35 kilos avec les conteneurs. Intradel observe que dans les communes de la Province ayant adhéré au système des conteneurs, les quantités de déchets ménagers résiduels chutent de 58 kilos par habitant. Le choix posé par le Collège est donc deux fois moins positif pour l’environnement que ce qu’il aurait pu être avec des conteneurs, sans compter les difficultés hygiéniques liées aux sacs (fuites, animaux errants) et pratiques (poids important pour les personnes âgées notamment).
Pour le groupe Ecolo, la meilleure façon d’agir est de fournir le service de tri des déchets organiques sans surcoût financier pour les ménages, via des conteneurs, tout en diminuant la partie socle de la taxe poubelles pour encourager les citoyens respectueux de l’environnement, afin de faire rimer écologie avec économies.