Rencontre avec les fondateurs de Resol : priorités et solutions

Ce jeudi 5 décembre, je rencontrais Laurence, Steve et Georg, trois professeurs actifs dans le supérieur, unis au sein du groupe « Resol » (Réseau de l’enseignement supérieur en ligne) et guidés par l’envie de trouver des solutions aux problèmes posés par le décret paysage. A commencer par la « quadrimestrialisation » et les parcours individualisés.

Il y a peu, les membres du Réseau de l’enseignement supérieur en ligne (Resol) ont lancé une pétition à l’intitulé sans équivoque : « Changeons de Paysage ». Pourquoi, selon les membres de ce réseau, faut-il changer le décret Paysage ? Aux premiers rangs de leurs motivations, on retrouve la quadrimestrialisation de l’année d’étude ainsi que les parcours, ou programmes, individualisés.

Quant à la quadrimestrialisation, Laurence, Steve et Georg, rencontrés ce jeudi 5 décembre, pointent l’extrême rigidité que ce découpage implique, créant une série de complications, que ce soit au niveau administratif, dans la balance des charges d’une année à l’autre, dans l’étirement des sessions, au détriment des semaines de cours qui, elles, se réduisent… De quoi densifier le travail des étudiants et des enseignants.

Des enseignants dont la charge de travail aurait augmenté de façon exponentielle non seulement en raison de cette quadrimestrialisation, mais aussi en raison de l’instauration des parcours individualisés. Nos trois professeurs évoquent « un changement de mentalité : les parcours individualisés sont devenus la norme ». A cet égard, Georg, qui enseigne l’allemand, partage le problème de continuité, propice à des impacts psychologiques négatifs, dans le parcours d’étudiants ayant besoin d’un accompagnement plus poussé. De plus, à travers la notion de « réussite », aussi importante que potentiellement illusoire, des schémas de nonchalance, de perte d’énergie, peuvent se développer chez certain.es.

Laurence, Steve et Georg abordent encore les règles de finançabilité, débouchant sur des situations où les étudiants se retrouvent parfois à devoir rembourser des bourses qui leur avaient été octroyées (voir l’article du Soir à ce sujet) ; les conflits horaires générés par le décret Paysage confrontant des étudiants à des dilemmes insolvables ; des délibés qui deviennent mathématiques, avec un niveau d’exigence accru ; une perte de temps libre pour le personnel, enseignant comme administratif…

Parmi les solutions évoquées : réintroduire la possibilité de rater son année, ce qui n’est pas forcément négatif, mais peut être l’occasion d’un nouveau souffle pour l’étudiant et peut l’éviter de s’enliser dans cette fameuse réussite illusoire ; augmenter le nombre de crédits nécessaires à la réussite ; rationaliser les règlements de travail (qu’ils soient par exemple les mêmes pour les différents réseaux) ; revoir les critères de finançabilité…

De mon côté, je continue de plaider pour des auditions au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, permettant au plus grand nombre d’acteurs et actrices concernés.e par ce dossier d’être écouté.es par nous, parlementaires.