Le mercredi 18 décembre, à l’occasion du vote du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai prononcé un discours à la tribune du Parlement. Fil rouge : l’humain, au-delà des chiffres. Et l’importance d’aider les gens à vivre de ce qui les fait rêver. Retrouvez l’intégralité du discours, en texte et en images.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,
Je voudrais tout d’abord vous remercier. Vous remercier pour les riches débats budgétaires qui ont animé notre Parlement ces dernières semaines et encore aujourd’hui. Les discussions étaient parfois engagées, parfois dures, mais souvent de qualité.
Merci aussi à l’ensemble des membres du gouvernement pour les réponses qui ont été apportées et pour votre disponibilité en commission pour répondre à nos nombreuses questions sur des sujets aussi variés que techniques.
Il me revient d’intervenir dans le cadre de l’une des dernières prises de paroles sur le budget, après des débats déjà bien longs.
J’aimerais donc ici tenter de prendre un peu de hauteur et vous donner mon point de vue de jeune parlementaire qui, pour la première fois, découvrait le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Et une première fois, c’est toujours un peu spécial. Les premiers pas à la crèche, les premières rencontres à l’école, les premiers exploits sportifs, les premières pièces de théâtre, les premiers blocus…
Autant d’étapes de nos vies au cours desquelles la Fédération Wallonie-Bruxelles était pleinement présente.
Elle était surtout présente à travers les milliers d’acteurs de terrain qu’elle soutient et qui vivent grâce à elle, grâce au budget que nous sommes appelés à voter aujourd’hui.
Car derrière chaque ligne budgétaire – et on s’en rend vraiment compte la première fois que l’on s’y plonge – il y a des projets et des personnes qui réalisent un travail incroyable. Des personnes pleinement dédiées à la société, qui osent vivre de ce qui les anime ; de ce qui les fait vibrer… Sans attendre de contrepartie marchande.
Comme notre Fédération finalement, qui investit dans l’humain, sans nécessairement directement profiter des fruits économiques et financiers que cela génère pour l’ensemble de notre société. Et au-delà de nos frontières.
C’est pourquoi, en votant ce budget, nous prenons nos responsabilités. Celles de ne pas tout bousculer du jour au lendemain et celles d’honorer nos engagements auprès de tous ces gens qui ont besoin de stabilité et de concertation. En assumant aussi certaines décisions du passé…
Et dans ce contexte, malgré une situation financière dont on hérite et que l’on sait compliquée, je suis convaincu qu’il est plus courageux et essentiel que jamais de continuer à investir dans l’avenir, dans l’Humain.
Si tout ne semble pas parfait, s’il faudra clairement aller plus loin, nous posons les jalons d’une transition écologique et solidaire. Celle que la société appelle plus que jamais de ses voeux.
Le modèle antérieur est à bout de souffle. La société civile l’a bien compris et prend les choses en mains. Et notre rôle, c’est d’assurer cette transition, de créer les conditions de sa réussite en lui donnant les moyens…
Donnons à nos citoyen.nes la possibilité de vivre de ce qui les fait rêver.
Car, vous savez, si je suis si convaincu de l’importance de continuer à investir en Fédération Wallonie-Bruxelles, c’est sans doute parce que j’ai 27 ans et que j’appartiens à cette génération Erasmus, pour laquelle le bout du monde est directement accessible. Cette génération qui n’a pas connu le mur de Berlin, ni la vie sans internet.
Un monde accessible, car nous avons grandi avec la conviction que construire des ponts, créer du lien, mettre en réseau. Se parler tout simplement… est bien plus puissant que construire des murs.
Et c’est exactement le rôle que remplit la Fédération Wallonie-Bruxelles : construire des ponts entre Bruxelles et la Wallonie, entre les générations, entre les sportifs et les artistes, entre les hommes et les femmes.
On ne peut pas galvauder cela, et c’est aussi ça le sens du budget que nous votons aujourd’hui.
Vous avez peut-être vu ce discours prononcé lors d’une récente remise de diplômes à l’UCL par Pedro Correa, ingénieur civil de formation… devenu artiste photographe. Il déclarait que “le monde n’a plus besoin de battants, de gens qui réussissent, mais qu’il a besoin de rêveurs, de personnes capables de reconstruire et de prendre soin… et surtout, surtout, on a tous besoin aujourd’hui, plus que jamais, de gens heureux”.
C’est aussi cela qui doit nous guider…
Je vous remercie !