Sursalaire de la secrétaire générale du CECP : des réponses pour de la sérénité

Suite aux révélations dans la presse d’une série de faits particulièrement graves en matière de gestion au sein du Conseil de l’enseignement communal et provincial (CECP), il est urgent d’apporter des réponses aux raisons de ces dysfonctionnements. Ce, afin d’apaiser des tensions et de renouer avec la sérénité en interne.

La presse faisait récemment état d’informations particulièrement graves relatives à la gestion du CECP, le Conseil de l’enseignement communal et provincial.

+ 1500€ par mois

On apprenait ainsi que la secrétaire générale de cette institution publique s’était octroyée, depuis 2012, un sursalaire de 1500 € par mois, sous la forme d’un remboursement forfaitaire de frais, prétendument justifié par des notes de frais qui n’étaient parfois sans aucun lien avec ses fonctions : restaurants en famille, de tickets pour du bricolage, d’achat de plantes, de frais de déplacement importants, etc., qui s’ajoutent en outre à un salaire déjà confortable de près de 8000 € brut.

Le bureau exécutif du CECP aurait lui-même confirmé le caractère totalement illégal et inacceptable d’une telle pratique et exigé le remboursement d’une partie des sommes perçues. Et ce, alors que le conseil d’administration avait visiblement déjà explicitement refusé d’octroyer de tels avantages forfaitaires à la secrétaire générale lors de son engagement en 2012.

Dysfonctionnements sources de tensions

Cette situation est le fruit de dysfonctionnements interpellants dans les procédures comptables et de contrôle mises en place au sein du CECP, puisque la secrétaire générale validait visiblement elle-même ses propres notes de frais, sans qu’aucun contrôle ne soit opéré.

De quoi créer d’importantes tensions au sein du CECP, notamment par rapport aux coordinateurs et conseillers pédagogiques qui, eux, respectent les règles parfois lourdes en matière de remboursement de frais. Ils sont légitimement choqués par le comportement de la secrétaire générale et réclament sa démission, arguant d’une rupture de confiance.

Des réponses à apporter pour retrouver la sérénité

Tout en s’exprimant au conditionnel et en indiquant qu’il n’a été saisi d’aucune réclamation formelle, le Ministre des Pouvoirs locaux, Pierre-Yves Dermagne, a “diligenté une instruction concernant le statut et les actions de la secrétaire générale du CECP, le fonctionnement de la structure, et notamment au niveau des procédures comptables.” Le Ministre reconnaît le caractère interpellant à différents égards des informations publiées.

De nombreuses questions restent en suspens : le niveau des montants indûment perçus depuis 2012, leur remboursement (ou non), analyse de l’ensemble des comptes du périmètre CECP, en ce compris les diverses ASBL filiales, par un réviseur d’entreprise, sans oublier la réponse à donner aux travailleurs de l’institution réclamant la démission de la secrétaire générale.

Par ailleurs, un autre employé aurait visiblement également bénéficié d’avantages financiers indus depuis 2016, à savoir un montant forfaitaire de frais à hauteur de 500 euros par mois, dont certains seraient improbables ou déjà remboursés par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui constituerait donc un double remboursement illégal et pourtant contresigné par la secrétaire générale. Là aussi, par rapport à la situation de cet employé, des questions demeurent sans réponse.

Si je suis rassuré de voir que des mesures ont été prises, il me semble qu’il y a encore du travail pour faire toute la clarté et assurer toute la transparence autour de cette affaire. Ce, afin de renouer avec la sérénité.

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