Le CRM, acronyme derrière lequel se cache un mécanisme de soutien des centrales au gaz. Ce mécanisme pourrait se révéler crucial dans le cadre de la sortie du nucléaire. Il est dès lors urgent que la concertation entre le Fédéral et les Régions s’amplifie à ce sujet.
Parmi les multiples enjeux qui entourent la sortie du nucléaire dans notre pays, telle que prévue par la loi du 31 janvier 2003, il est essentiel de garantir l’approvisionnement en électricité de nos concitoyens.
Pour répondre à cet objectif, le Gouvernement fédéral planche actuellement sur le développement de l’outil du CRM visant à permettre la mise en place suffisante de sources alternatives à la production nucléaire.
En l’absence de capacités de stockage efficaces, la situation est en effet complexe du fait du caractère particulier qui lie la production et la consommation d’électricité sans décalage temporel possible.
En avril 2019, le Parlement fédéral a donc approuvé une loi-cadre introduisant le mécanisme de rémunération du CRM, qui vise à subventionner des capacités de production alternatives, permettant ainsi la mise en place d’un cadre politique pour la production flexible de capacités énergétiques. Mais les arrêtés d’exécution de cette loi-cadre ne sont pour l’instant pas encore adoptés. Or, ce sont eux qui seront essentiels pour maîtriser les coûts du mécanisme, son mode de financement, ainsi que sa durée limitée dans le temps.
Ce projet a évidemment un impact très large quant à l’avenir énergétique de notre pays dans son ensemble. Il nécessite dès lors une concertation avec les Régions, largement compétentes en matières d’énergie.
C’est pourquoi j’ai interpellé le Ministre wallon de l’Énergie, Philippe Henry, afin de savoir s’il avait été à tout le moins consulté par son équivalent au Fédéral, la Ministre Marghem. Si la concertation a bien été entamée, elle l’a été de façon très tardive (juin 2019) et trop peu développée (seulement deux réunions techniques afin de préparer l’arrêté royal d’exécution de la loi). Il est plus que temps qu’elle s’amplifie !
Cette concertation engage tout le monde et est directement liée au maintien de l’objectif régional de réduction des émissions de CO2 de -55% à l’horizon 2030.