Erasmus : de la pression pour maintenir les ambitions

On ne répétera jamais assez à quel point les échanges à l’étranger sont des expériences inoubliables et extrêmement enrichissantes, surtout dans un contexte général de repli sur soi et de peur de l’autre de plus en plus forte.

Le programme Erasmus+ participe pleinement à offrir aux jeunes des opportunités uniques en termes d’ouverture sur le monde et de développement personnel. C’est donc un programme qu’il faut défendre à tout prix, et je sais que vous partagez ce point de vue.

Mais je vous avoue être inquiet pour l’avenir du programme dans le contexte actuel. Il y a tout d’abord eu le Brexit qui est venu donné un fameux premier coup de poignard. Il y a ensuite eu le Covid-19 qui a bouleversé les échanges de l’an dernier et rend ceux de cette année extrêmement incertains ou délicats. Et puis il y a surtout la décision issue du dernier sommet européen de réduire fortement les moyens qu’il était prévu de consacrer au programme Erasmus+.

Or, les 27 se sont mis d’accord en juillet dernier, dans le cadre des négociations liées au plan de relance et au budget pluriannuel 2021-2027, pour n’accorder que 21,2 milliards d’euros au programme Erasmus+, alors que 30 milliards étaient initialement prévus. Cela reste plus élevé que le budget actuel, mais le signal envoyé est véritablement inquiétant.

C’est pourquoi j’ai sollicité la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, afin de connaître son analyse politique de la situation :

  • Comment interprétez-vous cette décision de revoir les ambitions en la matière fortement à la baisse ? Quelles en seront les conséquences pour le programme Erasmus+, spécifiquement en fédération Wallonie-Bruxelles ? Avez-vous entrepris des démarches pour faire entendre la voix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en vue d’une augmentation du budget consacré par l’UE à ce programme ? La Fédération Wallonie-Bruxelles entreprend-elle des démarches pour soutenir la nécessaire accessibilité à toutes et tous de ce programme ?
  • Par ailleurs, pour revenir sur les conséquences de la crise sanitaire, il règne une grande incertitude… Pouvez-vous me confirmer que tous les étudiants inscrits dans un programme pour cette année académique ont bien trouvé une solution ? Des mesures particulières d’accompagnement sont-elles prévues ? En cas de problème sanitaire dans ces pays d’échange, est-on prêts à assurer l’information optimale et la prise en charge de nos étudiants présents sur place ? Qu’est-ce qui est mis en place à ce niveau ?

Découvrez la réponse de la Ministre et ma réplique :

Je sais qu’il y a une volonté du côté du Parlement européen de sauver ce budget. Je compte à présent sur la Ministre pour faire pression afin de maintenir des budgets élevés pour Erasmus.

C’est un programme essentiel pour construire un monde meilleur, plus solidaire, dès aujourd’hui.

Par ailleurs et pour conclure, je suis heureux que le programme FAME (Fonds d’aide à la mobilité étudiante) fasse l’objet d’une révision dans l’optique de devenir, précisément, plus accessible.