Commission de planification médicale : prendre en considération les besoins du terrain

Ce n’est pas la première fois que j’aborde la manière avec laquelle la crise du Covid-19 aura révélé des pénuries de praticien.ne.s dans diverses spécialisations médicales en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Si je ne veux pas ici refaire l’argument en faveur d’un refinancement général des soins de santé ou d’une modification fondamentale du système de quota de numéros INAMI, toutes compétences que nous savons être fédérales, je voudrais tout de même revenir à un constat partagé avec nombre de mes collègues : si nous ne pouvons influer sur le nombre total de praticien.ne.s diplômé.e.s, nous pouvons en revanche veiller à ce que ceux-ci soient orientés avec le plus de précision possible dans des disciplines où un manque se fait ressentir.

Néanmoins, pour ce faire, nous devons objectiver ces besoins. C’est à cette fin que la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, est chargée de mettre sur pied une commission de planification dont l’objet sera d’établir des sous-quotas d’accès aux spécialisations médicales.

Il est urgent d’avancer en la matière pour objectiver nos besoins réels sur le terrain. D’où des questions posées à la Ministre quant au calendrier et à la méthodologie de cette commission de planification.

  • Le 24 juillet, vous annonciez à BX1 que vous présenteriez un projet de décret allant en ce sens d’ici la fin du mois d’octobre afin que la commission se concrétise dès le début de l’année 2021. Confirmez-vous ce calendrier, tant pour la date de présentation du texte que son entrée en vigueur ?
  • Si l’on ne peut que se réjouir de la mise en œuvre rapide de cette commission, dans quels délais estimez-vous l’établissement d’un cadastre complet des besoins du terrain ? Selon quelle méthodologie celui-ci sera-t-il établi ?

Si un nombre important d’indicateurs dont nous disposions actuellement donne des informations liées à l’offre en matière médicale, les écologistes considèrent que c’est également l’évaluation des besoins de la population qui est une logique à renforcer. Ceci en intégrant de nouveaux acteurs à ce processus d’évaluation.

  • Madame la Ministre, prévoyez-vous qu’il reparte des chiffres en notre possession, quand bien même ceux-ci présentent des difficultés déjà identifiées (les numéros INAMI des médecins en quasi retraite, la partialisation du temps de travail dans les professions médicales, les numéros INAMI attribués à des étudiants étrangers ne prestant pas sur notre territoire, …) ou s’agira-t-il de construire un autre modèle d’évaluation des besoins médicaux spécifiques ?

Enfin, suite à la réforme fédérale des soins hospitaliers, les Régions ont créé des réseaux hospitaliers loco-régionaux.  La volonté est de faire travailler les acteurs de premières lignes (médecins généralistes, kiné,…) et ces réseaux hospitaliers dans l’idée de territorialiser les soins de santé. Avez-vous tenu compte de cet aspect dans votre décret ?

Dans sa réponse, la Ministre confirme le calendrier. J’insiste par ailleurs sur l’importance de prendre en considération les besoins du terrain. Il s’agit peut-être de la seule façon de peser dans le rapport de forces avec la Flandre dans la saga des numéros INAMI.

Dans un territoire comme celui de Huy-Waremme, où je vis, la moitié des communes souffre d’une pénurie de médecins généralistes. Il ne faudrait donc pas se focaliser sur le nombre de numéros INAMI et se contenter de ce que le gouvernement fédéral veut bien octroyer, sans prendre réellement en compte les besoins.