Lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles sur les campus : trois chantiers prioritaires

Nous avons évoqué en séance plénière la situation des étudiantes victimes d’agressions sexuelles sur les campus. Cette problématique s’inscrit dans un contexte très interpellant de harcèlement, tant moral que sexuel, et de comportements inacceptables dans et en dehors des campus.

En France, une étudiante sur vingt dit avoir été victime de viol, une sur dix victime d’agression sexuelle... 34% des étudiant.es disent avoir été victimes ou témoins de violences sexuelles. Ces violences se déroulant plutôt en soirée ou en week-end hors du campus, lors de fêtes étudiantes notamment. En Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’existe quasiment aucune statistique…

Fort heureusement, de plus en plus d’acteurs de terrain se mobilisent contre ce fléau et mettent en place des initiatives très intéressantes et utiles. Je pense par exemple au plan SACHA, mis en place dans les festivals et grands rassemblements, dont l’objectif est de permettre aux victimes et aux témoins d’agression de le signaler et d’obtenir un suivi adéquat.

Mais, nous en convenons tous, des solutions structurelles sont nécessaires, de même qu’une généralisation des initiatives de terrain.

En séance plénière, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a rappelé qu’une commission genre était en train de voir le jour. Lors de nos derniers échanges en commission, elle avait également indiqué qu’un cadastre de ces initiatives devait être réalisé pour ce mois d’octobre.

C’est pourquoi je lui ai posé une nouvelle série de questions à ce sujet :

  • Pour pousser plus loin notre échange, et dans le prolongement de l’audition de la FEF, pourriez-vous m’indiquer où en est la mise en œuvre de la commission genre au sein de l’ARES ?
  • Quant au cadastre des initiatives en la matière, est-il prêt ? Quel est l’usage que vous entendez en faire ? Comment concrètement travaillez-vous à la généralisation de ces bonnes pratiques, notamment des points de contact genre dans les hautes écoles et ESA ?
  • Enfin, la mise en place d’un système de type SACHA est-il envisageable sur les campus ?

De mon côté, je distingue trois chantiers prioritaires :

1. Nous devons disposer d’une vue claire et globale sur le phénomène. Cela passe par la récolte de statistiques et leur analyse. Des cellules internes seraient des outils à même de fournir de telles données. En outre, des structures externes doivent permettre aux étudiants de s’exprimer ou de relater des faits en toute confiance et de centraliser les informations.

2. Un travail doit être réalisé en matière de sensibilisation et de formation sur ces thématiques.

3. Nous devons parvenir à une généralisation des bonnes pratiques. Une multitude d’actions ont montré leur efficacité et il convient de s’assurer qu’elles soient reproduites partout.

La mise en oeuvre de la commission genre se précise au niveau de l’ARES. Ce dossier ne doit pas traîner. La création de cette commission devrait rencontrer un large consensus au sein du Parlement.