Erasmus à l’épreuve du Brexit : sortir de l’incertitude à long terme

Si le Brexit est effectif depuis le 1er février 2020, une période de transition perdure jusqu’au 31 décembre prochain afin de régler les détails du divorce. Et la période de protection vaut notamment pour les programmes Erasmus qui sont en cours. Mais à ce jour, on ne sait toujours pas s’il y aura un deal ou pas, ni quel sera le contenu de l’accord.

A l’heure actuelle, l’inconnue la plus totale demeure donc quant à l’avenir du programme Erasmus, notamment pour tous les programmes qui doivent débuter après le 1er janvier 2021. Et les signaux parvenus depuis le Royaume-Uni ces derniers mois ne sont pas réjouissants.

Les étudiants sont pourtant très nombreux à aller chaque année dans ce pays pour y étudier via le programme Erasmus, puisqu’il s’agit de la quatrième destination privilégiée par les étudiants francophones. Et tant les experts que les universités belges et britanniques font part d’une volonté forte de poursuivre la mobilité des étudiants dans le cadre du programme Erasmus.

Je souhaitais donc refaire le point à quelques semaines de la fin de la période de transition :

  • Où en sont les négociations quant à la poursuite du programme Erasmus avec le Royaume-Uni au-delà du 31 décembre prochain ? Y a-t-il encore un espoir à cet égard ? Avez-vous eu des contacts récents avec votre homologue britannique à ce sujet ?
  • Comment s’organisent concrètement les mobilités avec le Royaume-Uni programmées à partir du 1er janvier 2021 ?
  • Le programme de mobilité et les échanges avec le Royaume-Uni vont-ils pouvoir se poursuivre sous d’autres formes ?
  • Vous m’indiquiez lors d’un échange précédent votre souhait de travailler à la possibilité d’utiliser le Fonds d’aide à la mobilité étudiante pour permettre le financement de la mobilité de nos étudiants vers le Royaume-Uni, et ce, dans l’éventualité où les Britanniques ne s’associeraient pas au futur programme européen Erasmus+ pour la période 2021-2027. Où en sont les réflexions à cet égard ?
  • Le Ministre-Président avait par ailleurs évoqué la possibilité de négocier des accords bilatéraux entre la Belgique et le Royaume-Uni si aucun accord global n’était conclu. Où en est cette réflexion en ce qui concerne l’enseignement supérieur ?

Dans sa réponse, la Ministre indique que “concernant les mobilités vers la Grande-Bretagne dans le contexte post-Brexit, comme cela a déjà été expliqué en mars dernier, les mobilités pourront être financées jusqu’à la fin de l’année 2021-2022 sur la base de la programmation actuelle du budget Erasmus+. Si ce n’est au niveau des conditions sanitaires, il n’y a donc pas d’inconnue concernant les mobilités au 1er janvier 2021 puisque celles-ci restent couvertes par la programmation 2014-2020. Dans le cadre de la nouvelle programmation, un pourcentage du fond Erasmus+ sera consacré à la mobilité hors Europe. (…) Le Royaume-Uni pourrait donc être un partenaire dans ce cadre et des mobilités pourraient être financées. (…) On peut s’attendre à ce que la participation du Royaume-Uni se limite à une partie du programme, à savoir la mobilité des individus.”

Je ne manquerai pas d’interpeller à nouveau la Ministre à ce sujet afin d’avoir plus de précisions concernant ces éléments. Quoi qu’il en soit, la question du maintien du programme à long terme continue à se poser, et demande d’être clarifiée, de même que ses moyens de financement !