Ce que nous redoutions s’est concrétisé : le gouvernement de Boris Johnson est parvenu à retirer le Royaume-Uni d’Erasmus, ce programme d’échange auquel participent chaque année 34 pays et des centaines de milliers d’étudiants, dont près de 35.000 se rendent au Royaume-Uni.
Parmi eux, ce sont 300 à 400 étudiants de notre Fédération qui y partent chaque année pour étudier ou faire un stage.
Certains parlent aujourd’hui de “grosse déception”. Je parle plutôt de tragédie.
Car le programme Erasmus, c’est l’une des plus belles réussites de l’Union européenne. C’est une chance incroyable offerte aux jeunes de s’imprégner d’une autre culture, de rencontrer d’autres personnes, de s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Avec le Royaume-Uni, tout cela ne sera hélas plus possible si on ne fait rien. Du moins, plus à n’importe quel coût, puisque les jeunes Européens devront désormais payer entre 10.000 et 30.000 euros par an pour y étudier.
La décision britannique de sortir d’Erasmus est donc non seulement terriblement égoïste et violente, mais elle prive tant l’Europe que le Royaume-Uni de talents et d’échanges bénéfiques aux deux parties.
C’est pourquoi il faut absolument se mobiliser à tous les niveaux pour maintenir à tout prix un maximum d’échanges avec le Royaume-Uni afin de permettre à nos étudiants de continuer à s’y rendre, sans perdre les liens formidables créés depuis près de quatre décennies.
D’où mes questions posées en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
- Quelles sont les pistes désormais envisagées par le gouvernement pour y parvenir ? Quelles initiatives avez-vous prises suite à l’annonce de la fin du programme Erasmus ?
- Et disposez-vous par ailleurs déjà d’informations complémentaires concernant le programme « Turing », annoncé par le gouvernement britannique ?
Dans sa réponse, le Ministre-président, Pierre-Yves Jeholet, défend la volonté du gouvernement de maintenir les contacts et les échanges avec le Royaume-Uni.
C’est que la Fédération a un rôle à jouer pour participer à trouver des solutions pour que le Brexit ne devienne pas aussi un Era’xit sur toute la ligne :
- En organisant d’urgence une concertation au niveau belge pour plancher sur des solutions et parler d’une voix commune ;
- En coordonnant les efforts des établissements au sein de l’ARES ;
- En poursuivant la réflexion sur la mobilisation du Fonds FAME.
Le tout avec un objectif qui me paraît essentiel à tenir : l’accessibilité des échanges avec le Royaume-Uni, pour ne pas les réserver uniquement à ceux qui auront les moyens d’aller y faire un MBA ou un LLM… Cela doit rester une opportunité pour tous les jeunes !
+ J’ai eu l’occasion d’aborder toutes ces questions, et bien d’autres, lors d’un live avec Fanny Lutz, directrice d’AEF-Europe, que vous pouvez revivre en cliquant sur cette image :