Réhumaniser l’ensemble du parcours en médecine pour éviter d’autres destins brisés

Cette semaine, à la mémoire de Guillaume, jeune médecin s’étant donné la mort désespéré d’obtenir son numéro INAMI, j’ai interpellé la Ministre de l’Enseignement supérieur afin de tout mettre en oeuvre pour réhumaniser l’ensemble du parcours d’étude en médecine. Pour éviter d’autres destins brisés.

Découvrez mon intervention suivie de la réponse de la Ministre et de ma réplique :

Madame la Ministre,

Aujourd’hui, je veux vous parler de Guillaume. Guillaume, était un jeune médecin, brillant, qui ne demandait qu’à exercer son rêve et devenir ophtalmologue.

Malgré des études réussies avec succès, malgré des démarches dans tous les sens, Guillaume n’a jamais obtenu de numéro INAMI pour pratiquer, malgré de multiples tentatives en Belgique et à l’étranger.

Et Guillaume s’est donné la mort au mois d’avril, chez ses parents.

Ses parents qui crient aujourd’hui leur colère face à un système injuste, mais aussi face à des études qui ont démoli leur fils.

À travers l’exemple de Guillaume, ce sont évidemment des milliers d’autres étudiant.e.s en médecine, et de jeunes médecins, qui se débattent aujourd’hui dans un système qui déshumanise ceux qui sont pourtant destinés à la profession la plus humaine de toutes : celle de soigner.

Certaines études montrent d’ailleurs que la profession de médecin est d’ailleurs celle où le taux de suicide est le plus élevé.

Il est temps de prendre conscience de cela ! Il est temps de se poser les bonnes questions et de se rendre compte que les choix que nous posons, nous politiques, ont aussi des conséquences directes sur la vie des gens ! Pas juste des patients dans les métiers en pénurie. Mais aussi de ceux qui n’ont qu’un rêve : celui de soigner les autres !

Dès lors, Madame la Ministre, des réflexions sont-elles en cours par rapport à un meilleur accompagnement des étudiant.e.s en médecine ?

Mais l’humanisation doit aussi concerner ce qu’il se passe à la sortie des études, quand les jeunes médecins aboutissent enfin et qu’ils doivent poser un choix de spécialisation. Là aussi, ils doivent être mieux orientés.

On sait l’importance de la future commission de planification communautaire à cet égard. Pourriez-vous dès lors me dire où en sont aujourd’hui les démarches quant à la mise en place de cette commission de planification communautaire qui permettra de mieux orienter les étudiant.e.s vers les spécialités en pénurie ? Quelles sont les garanties qui sont mises en place pour que cet objectif soit concrètement atteint ? Avez-vous décidé d’intégrer dans ce processus d’identification des besoins des acteurs locaux et des professionnels d’horizons différents ?

Enfin, les discussions quant à la mise en place de l’organe consultatif interfédéral ont-elles progressé depuis votre rencontre du mois de novembre avec les autorités fédérales ?

Je vous remercie.