Récemment, la presse s’est fait l’écho du montant significatif des profits engrangés grâce au dépistage salivaire élaboré sur le site du Sart Tilman de l’Université de Liège dans la lutte contre le coronavirus.
Le développement et l’utilisation de la technologie des tests salivaires auraient en effet déjà rapporté plusieurs millions d’euros. L’allocation des profits réalisés, dont une partie reviendrait à l’institution, et une autre directement aux personnes qui ont participé à leur développement fait l’objet de discussions.
C’est là qu’est récemment née une controverse…
Car L’ULiège étant une université publique, elle bénéficie des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et c’est donc sur base d’un investissement public qu’a été financée la technologie du dépistage salivaire. Il serait donc logique que ses bénéfices soient, dans un esprit de réciprocité et de solidarité, équitablement partagés et fassent l’objet d’un juste retour vers la société. En tout cas, ce dossier mérite des éclaircissements.
D’où ces questions posées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Quelle est votre position par rapport aux éléments évoqués ? Avez-vous pris contact avec les autorités académiques quant à ce dossier afin de faire toute la clarté sur ce sujet?
- Avez-vous eu des échanges avec les représentants du Gouvernement au sein de cette université ? Quelles ont été vos éventuelles instructions ?
- Comment les bénéfices de cette activité se répartissent-ils, et selon quelles règles ? Celles-ci étaient elles pré-établies ?
- A combien s’élèvent-ils actuellement et qui en sont les bénéficiaires ? Pouvez-vous nous confirmer que l’ensemble de ces bénéficiaires travaillent habituellement pour l’université de Liège ? Comment la répartition de ces montants a-t-elle été opérée entre eux ?
- Enfin, avez-vous une vision sur ce qu’il conviendrait de faire avec les revenus de cette activité encore en 2021 et à l’avenir ?
Dans sa réponse, la Ministre confirme notamment que, à ce stade, “aucune décision n’a été prise par le conseil d’administration de l’ULg. Pour cause : les modalités de répartition des bénéfices ne sont pas encore fixées. (…) Par ailleurs, les autorités académiques vérifient encore la légalité des décisions qu’elles veulent mettre en oeuvre.”
De mon côté, je suivrai attentivement les prochaines décisions du conseil d’administration de l’ULiège. Clarté et transparence s’imposent afin de ne pas salir la qualité et l’apport que représente cette découverte des chercheurs dans la lutte contre la Covid-19.
Trois points méritent en tout cas la plus grande attention : la nécessaire transparence quant aux critères de fixation des prix, le remboursement des subsides perçus qui ne doivent pas servir à générer des bénéfices, et les modalités d’engagement des travailleurs non habituels de l’ULiège à l’origine de la découverte.