La transition des études secondaires vers les études supérieures est toujours un moment très délicat pour de nombreux étudiants qui se retrouvent dans un monde complètement nouveau, avec un rythme et des exigences extrêmement différents.
Avec la crise du coronavirus, cette transition est encore plus compliquée puisque les élèves sortant de rhétos en juin prochain auront connu deux années perturbées, avec un enseignement hybride et, malgré tous les efforts des enseignants, sans doute certaines difficultés ou lacunes dans leurs apprentissages.
Un accompagnement spécifique sera donc nécessaire à leur arrivée dans l’enseignement supérieur. Certains établissements se penchent donc dès aujourd’hui sur la question et proposent, comme l’ULB, de remplacer à la rentrée prochaine une partie des crédits de première année, par des activités de remédiation. Cela permet de proposer cette aide à l’ensemble des étudiants tout en ne les surchargeant pas avec de la matière qui viendrait s’ajouter au programme classique.
Il s’agit d’une initiative que je trouve particulièrement intéressante.
C’est pourquoi je tenais à entendre la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, à ce sujet :
- Que pensez-vous de cette initiative ? N’est-ce pas une démarche qu’il conviendrait d’encourager dans l’ensemble de l’enseignement supérieur ? Avez-vous pris des initiatives en ce sens ?
- D’autres outils visant à assurer la remédiation et l’accompagnement vers la réussite des étudiants sont-ils développés ? Comment les encouragez-vous ?
- Où en est par ailleurs la réflexion sur l’évolution des évaluations certificatives vers des évaluations plus formatives ?
Dans sa réponse, la Ministre rappelle notamment que des moyens importants ont été dégagés. Ils seront bien utiles aux étudiants de première année en cette période compliquée. Il faudra veiller à ne pas oublier les étudiants de première année qui arriveront l’année prochaine dans l’enseignement supérieur après deux années perturbées.
L’initiative de l’ULB est très intéressante et la Ministre a raison de souligner que d’autres établissements agissent de façon similaire. J’ai moi-même vécu de près le lancement du passeport pour le bac à l’UNamur et suis convaincu de la plus-value de ce genre d’initiative. Nous devons absolument plaider pour que les pratiques de ce genre essaiment sur notre territoire.
L’idée de remplacer des crédits est cependant révolutionnaire et nous devons en profiter pour entamer une réflexion à ce sujet. Nous sommes face à un défi inédit, mais avons l’opportunité de rendre à l’enseignement supérieur sa fonction d’ascenseur social.
Enfin, il me semble important d’organiser régulièrement des évaluations formatives tout au long de l’année. Je reviendrai prochainement sur ce point.