J’ai pris connaissance avec beaucoup d’intérêt du rapport d’évaluation du fonctionnement des agences de développement local, publié fin décembre par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS).
Les ADL ont été créées dans le but de contribuer au développement local dans une perspective de développement durable. Elles ont pour mission de diagnostiquer les obstacles au développement sur un territoire délimité (moins de 40.000 personnes), de créer des partenariats avec les acteurs des politiques économiques et de mettre en place un plan stratégique pour les aider à participer à ce développement.
Le rapport met clairement en évidence le fait que ce dispositif semble effectivement répondre à des besoins locaux. Les partenaires des ADL interrogés dans le cadre de cette évaluation considèrent manifestement cette politique publique comme pertinente, et on ne peut que s’en réjouir.
Mais ils jugent également qu’elle mériterait d’être soutenue et renforcée.
Plusieurs pistes d’amélioration sont mentionnées. Deux éléments, en particulier, ont attiré mon attention :
- Premièrement, le rapport met en exergue la nécessité d’inciter les ADL à penser le plus possible leurs actions en lien avec l’insertion de leur territoire dans un ensemble plus grand, afin d’améliorer la répartition des tâches entre partenaires et de favoriser la réalisation d’économies d’échelle.
- Deuxièmement, il suggère de fournir une définition claire et précise de l’expression « développement durable », afin que les ADL intègrent systématiquement et plus en profondeur deux des trois piliers fondamentaux du développement durable : l’environnement et le social. Il semble qu’actuellement, ce soit surtout l’aspect économique du développement qui est pris en compte. Nous partageons évidemment tout à fait cette idée d’axer le développement local sur le social et le respect de l’environnement.
Pour répondre à ces constats, le Gouvernement a annoncé l’élaboration d’un plan d’actions, en collaboration avec les ADL et l’UVCW, avec une série d’orientations stratégiques, parmi lesquelles le renfort de la mutualisation et le partage des bonnes pratiques entre les ADL. Début février, le Gouvernement a déjà décidé de renouveler l’agrément de 40 ADL et d’accorder une subvention à l’UVCW pour promouvoir le dispositif auprès du grand public.
Avec un objectif annoncé au niveau des autorités locales : « améliorer l’échange d’informations entre les ADL et les services communaux, notamment en prenant appui sur le Plan Stratégique Transversal (PST) comme outil intégrateur des politiques locales ».
D’où ces questions adressées au Ministre des Pouvoirs locaux, Christophe Collignon, cette semaine en commission :
- Pouvez-vous nous en dire plus sur ce plan d’actions ?
- Quelles sont les actions prévues ?
- Comment concrètement améliorer l’information entre les ADL et les services communaux ?
- Des dispositifs supracommunaux pour favoriser la mutualisation des ressources et l’échange de bonnes pratiques sont-ils prévus ?
- Comment les ADL sont-elles accompagnées pour intégrer davantage les dimensions sociales et environnementales à leurs projets ?
- Quelles autres actions à court et moyen termes ont été initiées ?
Dans sa réponse, le Ministre indique notamment qu’un budget de “près de 100.000 euros a été dégagé pour mettre en oeuvre un plan d’action en collaboration avec l’Union des villes et communes. Ces actions visent l’optimisation du dispositif par la mutualisation des bonnes pratiques et le renforcement de la visibilité et de la coordination des actions entre les partenaires publics, privés et associatifs.”
De mon côté, je pense qu’il y a une vraie utilité et importance à avancer vers la dimension de supracommunalité pour ces ADL, pour travailler et réfléchir à l’échelle d’un territoire, réaliser des économies d’énergie notamment. Je pense que cela a une réelle plus-value. À l’heure où l’on parle de plus en plus des bassins de vie, je crois que les ADL ont un rôle à jouer dans ce cadre-là également.