Le Gouvernement a lancé un vaste plan de rénovation du logement public, visant à renforcer la salubrité et la performance énergétique de 25.000 logements d’ici 2024, avec un objectif de 55.000 logements à l’horizon 2030.
On connaît l’enjeu de ce dossier sur le plan environnemental, mais aussi sur les plans social et économique. Mais il y aussi un aspect moins souvent évoqué, c’est l’aspect sanitaire. On sait en effet à quel point la salubrité d’un logement a un impact sur la santé de ses occupants.
Et parmi les éléments d’attention à cet égard, je souhaiterais évoquer la question de l’amiante. Cette substance est encore bien présente dans de nombreux bâtiments en Belgique alors que son rôle cancérigène n’est plus à démontrer.
85 % des cas de mésothéliome, qui est un cancer fréquent en Belgique, sont causés par l’exposition à l’amiante. En 2018 (ce sont les derniers chiffres), 291 Belges étaient atteints. Pour la seule année 2016, 253 personnes en sont décédées en Belgique. Au moment du diagnostic, les patients ont en moyenne une espérance de vie de 14 à 16 mois. Seuls 7 % des personnes diagnostiquées survivront 5 ans.
En raison de sa dangerosité, la mise sur le marché et l’utilisation de ce matériau sont interdites depuis maintenant 15 ans. L’objectif final est de libérer les bâtiments de cette substance mortelle.
Dès lors, le plan de rénovation est sans doute l’occasion de mener une réflexion sur le désamiantage également.
D’où ces questions adressées au Ministre du Logement cette semaine en commission :
- Monsieur le Ministre, disposez-vous d’un état des lieux de la présence d’amiante dans le parc de logements publics en Wallonie ? Qu’est-ce qui est mis en place pour travailler au désamiantage de ces logements ? Cette réflexion est-elle intégrée à la stratégie de rénovation du logement public ? Ne serait-ce pas l’occasion de lier les critères de performance énergétique et de salubrité à des critères de désamiantage ?
- De façon générale, quelles initiatives prenez-vous pour lutter contre la présence d’amiante dans les logements en Wallonie ? Un inventaire d’amiante obligatoire, comme en Flandre, est-il à l’ordre du jour ? Des mesures spécifiques à l’occasion de la vente ou de la location existent-elles ou sont-elles étudiées ?
Dans sa réponse, le Ministre Collignon indique notamment que “le travail se poursuit et que, dès ce mois, une réunion associant le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement, la cellule Plan wallon déchets-ressources, la cellule permanente Environnement-Santé et l’ISSeP sera organisée pour aborder la mise en oeuvre d’actions complémentaires réglementaires pour le bâti au sens large, public et privé.”
De mon côté, je me réjouis qu’un état des lieux dans le logement public soit intégré dans la réflexion au niveau de la stratégie de rénovation. Je ne l’avais pas entendu jusqu’à présent, et je pense que c’est un élément qui réjouira également les associations qui se battent sur cette question.
En ce qui concerne le logement privé, je constate donc que des actions complémentaires sont envisagées, qu’une réunion est prévue dans les prochaines semaines. Je serai attentif aux résultats.
Je pense que l’on pourrait réfléchir à des aides liées à la salubrité pour soutenir les propriétaires et locataires dans le désamiantage d’une série de situations.