Quand la situation des étudiants de la Haute Ecole Galilée invite à modifier une disposition du décret “Paysage”

J’ai été interpellé par une situation assez préoccupante à laquelle étaient confrontés les étudiants de la Haute Ecole Galilée. Le problème est le suivant : la date de remise du Travail de Fin d’Etude en seconde session est fixée au… 8 juillet (et sa défense fin août).  

Et ce n’est visiblement pas la première fois que ce type de situation se produit. Des étudiants de master de l’année précédente m’ont confirmé qu’ils s’étaient retrouvés dans une situation similaire : le 25 juin, jour des résultats, ils apprennent devoir rendre en seconde session leur mémoire mais n’ont simplement pas le temps de le clôturer tant sa date de remise est proche (le 8 juillet donc).

Certains se sont donc vus contraints de demander un prolongement d’année. Certes, certains étudiants peuvent se douter de ce qu’ils devront améliorer après leur défense en première session (fin mai), mais cela ne suffit pas si l’on veut que l’étudiant puisse modifier correctement son travail. De plus, d’autres ont également une session en juin qui vient court-circuiter leur temps de travail disponible pour le TFE. Les étudiants nous ont donc partagé leurs craintes d’avoir une remise en seconde session si proche des résultats de juin.

Du côté de l’IHECS, le raisonnement semble être de dire que ce n’est pas possible de changer la date et que les autorités académiques sont dans leur droit de mettre le dépôt du mémoire pour la seconde session au début du troisième quadrimestre puisqu’ils respectent le décret paysage en évaluant à l’issue du quadrimestre, lors de la défense orale.

Mais il faut reconnaître que l’application concrète de ce raisonnement pose problème en pratique : tout le monde sait le travail conséquent qu’implique la réalisation du mémoire, avec une évaluation qui se fonde principalement sur la partie écrite de celui-ci. D’ailleurs, les alinéas 2 et 3 de l’article 79 du décret paysage insistent sur l’importance d’avoir une évaluation à la fin de chaque quadrimestre qui porte sur l’apprentissage du quadrimestre.

D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :

  • Quel regard portez-vous sur cette situation ?
  • Avez-vous une position voire une proposition qui pourrait aider les étudiants dans leur remise du mémoire en seconde session et qui puisse satisfaire le plus grand nombre ?
  • Ne pensez-vous pas que les étudiants qui ont déjà tant donné lors de cette difficile année académique, méritent d’être entendus et puissent bénéficier d’un minimum de souplesse lors de leur évaluation ?
  • De façon plus générale, ne faudrait-il pas modifier le décret paysage pour ce qui concerne la remise des travaux de ce type ?

Dans sa réponse, la Ministre admet que l’interpellation “met le doigt sur une difficulté d’interprétation des dispositions du décret Paysage en la matière. La question est de savoir si l’exigence d’un dépôt du TFE au début du troisième quadrimestre est conforme au décret, et plus particulièrement à son article 79 puisque, même si l’évaluation a bien lieu à l’issue du troisième quadrimestre, elle est forcément basée sur le TFE, qui aurait été déposé au mois de juillet. Je compte dès lors demander au Collège des commissaires et délégués de gouvernement de se saisir de cette question afin de faire toute la clarté à cet égard.”

De mon côté, j’estime que la situation évoquée ne correspond pas à l’esprit du décret “Paysage”, ou alors des dispositions doivent être prises pour qu’un TFE, censé représenter l’évaluation d’un quadrimestre, soit déposé au début de celui-ci.

Si je ne nie pas les difficultés liées à ce type de situation, des réponses doivent être trouvées : laisser quelques semaines, voire quelques jours, aux étudiants pour rédiger leur TFE en seconde session avec, parfois, des modifications substantielles à réaliser, ce n’est pas la solution.

Il faut procéder le plus rapidement possible à la modification de cette disposition du décret “Paysage”.