Aujourd’hui encore, les personnes en situation de handicap se trouvent dans une situation d’exclusion dans bien des domaines de notre société, tels que la vie professionnelle, sociale ou culturelle, en raison des préjugés, des peurs mais aussi du manque d’adaptation des infrastructures.
L’insertion des personnes en situation de handicap est pourtant essentielle dans une société qui prétend au respect de l’égalité des chances, de la dignité et de l’intégrité de tous les êtres humains. Pour respecter ces exigences, l’inclusion des personnes handicapées doit être encouragée aussi, et surtout, dans l’enseignement supérieur.
A titre de comparaison, nos voisins français ont pris, en début d’année dernière, de nombreux engagements afin d’améliorer l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur. L’ensemble des établissements se sont engagés à l’amélioration des conditions d’études, de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle des étudiants grâce à la création de structures d’accueil, de dispositifs d’accompagnement, d’une meilleure accessibilité des locaux et de la vie du campus.
Il est vrai que l’inclusion des personnes en situation de handicap en Fédération Wallonie-Bruxelles a connu un sérieux bond en avant avec le décret de 2013 relatif à l’enseignement supérieur inclusif. Ce décret a permis la création d’un cadre normatif contraignant et harmonisant tout en valorisant les initiatives existantes.
Cette première initiative législative a également permis de franchir une première étape vers un enseignement supérieur plus inclusif, notamment grâce à l’intégration de certains aménagements d’ordre pédagogique, social ou matériel.
Cependant, malgré cette avancée significative, le combat pour l’intégration des étudiants en situation de handicap est encore loin d’être gagné. L’inclusion dans l’enseignement supérieur peut encore être améliorée et de nombreux défis subsistent.
De plus, la crise sanitaire que nous connaissons depuis maintenant un an a accentué encore un peu plus l’exclusion de certains étudiants, notamment en raison des difficultés spécifiques qu’implique un enseignement à distance pour certains étudiants en situation de handicap.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Quel regard portez-vous sur l’inclusion des étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur ? Et sur les mesures existantes pour garantir cette inclusion ?
- Des actions sont-elles entreprises par le gouvernement pour garantir une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans l’enseignement supérieur ?
- Des actions sont-elles prises par le gouvernement pour apporter une aide particulière aux étudiants en situation de handicap pendant la crise sanitaire ?
Dans sa réponse, la Ministre indique entre autres que “si le décret de 2014 était une grande avancée, il s’agit toutefois d’un ballon d’essai, qui doit aujourd’hui être concrétisé. Une réflexion stratégique sera menée à cet égard par le CESI, et nous avons convenu de nous revoir dans quelques mois.”
Je me réjouis de la volonté de la Ministre de concrétiser ce décret, qu’il faut à présent financer : l’un des enjeux de la prise de décision politique est de faire en sorte que les mesures prises puissent être suivies dans les faits.
Je serai attentif à la suite des démarches car il est de notre devoir de veiller à ce que l’intégration optimale de tous les étudiants soit une réalité, et à ce que cette égalité des chances dans l’accès aux études supérieures soit garantie, en particulier pour les publics spécifiques comme les étudiants en situation de handicap.