De nombreuses études alertent sur les effets de l’enseignement à distance et de l’isolement sur la santé mentale des jeunes. Entre stress, angoisse, sous-alimentation, et sédentarité, le monde étudiant est très touché par les mesures de confinement.
Au Canada, une étude de l’Université de la Saskatchewan souligne les effets néfastes des contraintes sanitaires, et des confinements à répétition sur le mode de vie des étudiants. Les préjudices sur la santé physique et mentale sont significatifs et avérés. Les résultats présentés dans la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism, soulignent l’urgence de la situation et la nécessité d’utiliser de nouvelles pédagogies incitatives soutenant l’activité physique régulière des jeunes.
Le constat est tout aussi alarmant chez nous. L’enquête interuniversitaire, ayant sondé près de 25 000 étudiants, révèle que la moitié des étudiants du supérieur présentent des symptômes d’anxiété et de dépression dus aux restrictions liées à la crise sanitaire. Pour lutter contre l’isolement et la sédentarité, l’activité physique apparaît aux yeux de nombreux scientifiques et chercheurs comme essentielle.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur :
- Disposez-vous d’un état des lieux des programmes d’activité physique et sportive éventuellement proposés par les établissements d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, non seulement aux étudiants, mais également aux personnels académique, technique, et administratif ?
- Face au mal-être étudiant, quelles sont les initiatives et innovations véhiculées par les enseignants et éducateurs physiques et sportifs dans les établissements ?
- Des pratiques hybrides, à la fois physiques et digitales, ont-elles été mises en place et pour quel résultat ?
- Même si l’activité physique des étudiants n’est pas, dans tous les cas, considérée comme obligatoire et dotée de crédits, des plages horaires adaptées aux emplois du temps chargés et saturés d’écrans ont-elles été prévues à cet effet ?
Dans sa réponse, la Ministre épingle des initiatives prises par certains établissements : “Par exemple, le service des sports de l’Université libre de Bruxelles (ULB) relaie actuellement l’initiative Please stand up and move de la Ligue cardiologique belge, en proposant chaque jour des vidéos pour accompagner la pratique sportive de leurs étudiants. Par ailleurs, lors de ma récente rencontre avec le service social de l’Institut supérieur de pédagogie Galilée (ISPG), j’ai constaté que l’établissement avait noué un partenariat avec l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) afin que ses étudiants puissent bénéficier des infrastructures sportives de l’université. Les étudiants les plus précaires de l’ISPG disposent ainsi d’un accès gratuit à ces infrastructures.”
Si je me réjouis que plusieurs établissements fassent preuve de créativité, j’encourage la Ministre à renforcer les initiatives existantes. Cela passe selon moi par la mise sur pied, d’ici la rentrée, d’un Plan Sport afin d’encourager un maximum d’étudiants à la pratique sportive.
