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En réponse à mon interpellation en commission cette semaine, le Ministre de l’Énergie, Philippe Henry, vient d’annoncer des nouvelles importantes pour l’avenir du site de la centrale nucléaire de Tihange. Il indique en effet vouloir intégrer la reconversion du site dans le Plan de Relance de la Wallonie. Pour rappel, ce plan prévoit la mobilisation de près de 10 milliards d’euros dans une série de secteurs clé, dont celui de la transition énergétique. Le Ministre précise : “Travailler à la reconversion d’un site nucléaire représente l’opportunité de créer sur le site de Tihange un exemple concret pour la transition énergétique en Wallonie, en accompagnant la fin progressive des énergies du siècle dernier, et en y investissant directement dans les énergies vertes du 21e siècle.”
Je me réjouis de cette volonté du Ministre Henry d’anticiper dès à présent la reconversion de Tihange en l’incluant dans le Plan de relance et en y consacrant d’importants investissements.
C’est aujourd’hui qu’il faut préparer demain et après-demain. C’est fondamental pour la région hutoise, mais aussi pour l’ensemble de la Wallonie, pour transformer ce défi en opportunité. Grâce au Ministre Henry et au Plan de relance, qui débloque 480 millions d’euros pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et soutenir les énergies renouvelables, des moyens substantiels peuvent désormais être mobilisés pour faire des 71 hectares du site de la centrale nucléaire un véritable atout, un centre pivot pour la transition énergétique en Wallonie.
Le site de Tihange présente en effet de nombreux atouts. En plus d’être situé au coeur de la Wallonie, il bénéficie d’un réseau haute tension et d’infrastructures très développées, propices à concentrer des activités de production d’énergies renouvelables et de stockage. L’une des options qu’il serait possible de développer réside dans le déploiement sur le site d’une filière wallonne autour de l’hydrogène vert, par le biais d’un pôle de compétences en matière d’énergies renouvelables.
Des exemples à l’étranger montrent que les anciens sites nucléaires sont des terrains fertiles à l’essor de nouvelles infrastructures énergétiques. À ce sujet, le Ministre Henry épingle le projet Ultranet en Allemagne, “où l’ancien site de la centrale nucléaire de Philippsburg est en cours de reconversion pour accueillir un convertisseur DC qui liera les ménages du sud de l’Allemagne au réseau d’énergie éolienne du nord.” Ce n’est pas le seul : également en Allemagne, la centrale nucléaire de Lingen, dans la région d’Emsland, va elle aussi voir ses infrastructures mobilisées dans le cadre de la transition énergétique pour en faire la plus grosse filière hydrogène du pays. Même à Fukushima, où la région est encore profondément marquée par la catastrophe survenue il y a dix ans, les autorités japonaises ont décidé d’investir là aussi dans de nouvelles formes d’énergies, lançant en 2020 la plus grande unité de production d’hydrogène alimentée par des énergies renouvelables au monde.
Chez nous, la reconversion du site nucléaire de Tihange représente un enjeu colossal auquel les écologistes entendent répondre à tous les niveaux. Rappelons que la semaine dernière, l’autre député Ecolo hutois, Samuel Cogolati, appelait le gouvernement fédéral à mobiliser les 25 millions € prévus pour le démantèlement dans le Plan de relance pour faire de Tihange un centre d’excellence en la matière.
Aujourd’hui, l’annonce du Ministre Henry ouvre de nouvelles perspectives que nous devons concrétiser pour nous préparer au mieux à l’après-nucléaire. À l’image des exemples de réussites à l’étranger, il est de notre responsabilité de tout faire pour que ce site ne se transforme pas en désert radioactif, mais qu’il devienne au contraire un modèle des énergies du futur, générateur d’emploi et de développement économique !
Et le Ministre Henry de conclure : “Cela implique tant une réflexion sur de nouvelles infrastructures de production ou de stockage d’énergie que l’intégration d’une composante sociale large sur la création d’opportunités économiques et sociétales, notamment en matière d’emplois.”