C’est une chose maintenant bien acquise et scientifiquement prouvée : les confinements dus à la crise sanitaire ont été désastreux pour la santé, notamment mentale, des étudiants.
Les systèmes scolaires se sont vus contraints du jour au lendemain d’assurer une continuité pédagogique et l’enseignement à distance, jusque-là assez confidentiel et réservé à des situations spécifiques comme la maladie, a concerné presque tous les élèves, du primaire au supérieur. Ce sont avant tout les liens sociaux, absolument cruciaux lors de la transition vers l’âge adulte et la découverte de l’autonomie et de l’indépendance entre pairs, qui ont été les plus mis à mal pour les étudiants.
Mais à y regarder de plus près, le confinement, le télétravail, l’enseignement à distance, forcés certes, nous ont aussi montré l’un ou l’autre avantages.
En termes de déplacements d’abord, mais aussi de souplesse, de concentration pour certains, de rythmes pour d’autres. Et, nous l’avons constaté, des professeurs, des enseignants et des assistants ont totalement ou partiellement revus leur façon de donner cours et d’évaluer les compétences de leurs étudiants.
Ce ne sont que des exemples présentés ici de façon aléatoire, car nous avons tous conscience que la reprise des cours en présentiel est ce qu’il y avait de mieux et de plus salutaire pour la grande majorité des étudiants – les résultats de la récente étude sur la santé mentale et le bien-être des étudiants réalisée par l’UClouvain et de l’ULB nous l’ont encore prouvé.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Comment sont tirées les leçons de cette expérience à la fois douloureuse et surréaliste pour en garder éventuellement le meilleur et adapter notre enseignement aux nouvelles technologies dans une ère post-Covid ?
- Une réflexion est-elle lancée à votre initiative et rassemblant les personnes principalement concernées, étudiants comme professionnels de l’enseignement, afin de penser à un enseignement qui peut se montrer hybride tout en étant inclusif (je pense aux dangers de la fracture numérique et sociale) ?
Dans sa réponse, la Ministre indique notamment que “dans le cadre de la stratégie numérique du plan de relance européen, j’ai lancé un appel à projets afin d’octroyer une aide financière aux établissements d’enseignement supérieur de plein exercice pour un montant maximal de 24 millions d’euros. Le projet sélectionné devra viser le développement de modalités d’enseignement variées grâce à des équipements numériques, quels que soient le lieu et la temporalité d’enseignement : en présence, à distance ou mixte, synchrone ou asynchrone.”
L’attribution de nouveaux moyens pour lancer une réflexion dans ce domaine est tout à fait positive : je serai attentif au résultat de la recherche en cours. Les montants pour les différents appels à projets sont un autre point positif, car ils permettent d’outiller tant les enseignants que les étudiants en faisant en sorte d’adapter les méthodes d’enseignement et d’évaluation et en restant attentif à la question de l’inclusion.
Quoi qu’il en soit, il serait coupable de notre part de ne pas tirer les leçons positives et négatives de la période que nous venons de vivre. Nous devons faire évoluer notre enseignement supérieur tout en évitant de reproduire les erreurs passées.