Nous sommes tous terriblement choqués par la situation dramatique dans laquelle est plongé le peuple ukrainien depuis l’agression militaire russe ayant débuté le 24 février dernier.
Les habitants se réveillent sous le vacarme des bombes et la plupart d’entre eux doivent fuir le pays ou prendre les armes pour se défendre. Nous ne pouvons pas rester indifférents. Il est de notre responsabilité d’activer tous les leviers en notre possession pour venir en aide à cette population traumatisée, et notamment aux étudiants et aux chercheurs contraints de quitter le pays par milliers pour fuir la guerre.
La Fédération Wallonie-Bruxelles a un rôle à jouer en les accueillant dans ses établissements d’enseignement supérieur. Récemment, des initiatives ont été prises pour venir en aide à des étudiants venus d’autres pays connaissant de graves difficultés, tels que le Liban. Ainsi, au vu de la situation dans ce pays, plusieurs pays européens, dont la Belgique, avaient proposé aux étudiants libanais de venir étudier sur leur sol, en leur offrant notamment une réduction des frais d’inscription.
Cette aide ponctuelle n’a pas été renouvelée cette année, ce qui a plongé beaucoup d’étudiants libanais dans une grande précarité. À cet égard, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a rappelé que l’intervention des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles en la matière avait été réalisée sans qu’un cadre spécifique existe pour une situation de ce type. Il est pourtant indispensable de faire preuve de solidarité et d’accueillir, de façon structurelle, ces étudiants qui fuient la misère ou la guerre.
C’est le cas des étudiants ukrainiens, à qui nos établissements d’enseignement supérieur doivent ouvrir grand leurs portes. J’appelle la Fédération Wallonie-Bruxelles à s’inscrire dans un véritable modèle de solidarité durable.
La situation terrible des étudiants issus des populations qui subissent la guerre ou une crise économique grave requiert une réponse commune de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur.
D’où ces questions à la Ministre Glatigny :
- Quelles initiatives ont-elles été prises à l’égard des étudiants ukrainiens en Fédération Wallonie-Bruxelles, afin qu’ils soient certains d’être correctement accueillis et puissent poursuivre leur cursus malgré la guerre qu’ils sont en train de fuir ?
- Est-il prévu d’exempter les étudiants originaires d’Ukraine des droits d’inscription spécifiques pour les prochaines années académiques, et ce, pour l’ensemble des formes d’enseignement supérieur ?
- Avez-vous chargé l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) de mener une réflexion afin d’inclure durablement sur la liste des étudiants exemptés des droits d’inscription majorés les étudiants issus de régions dévastées, en situation économique grave ou en guerre ?
- Quelles sont les initiatives prises par les hautes écoles et les universités pour assurer la solidarité bien nécessaire dans l’accueil des Ukrainiens ?
- Quelle est votre analyse de la législation en la matière ? Une révision de celle-ci est-elle envisagée ?
Le maintien des échanges internationaux avec l’Ukraine et la Russie et l’accueil des chercheurs ukrainiens sont également en danger. Cela nécessite des réponses. Les recteurs des onze universités belges ont diffusé le dimanche 27 février 2022 un communiqué commun dans lequel ils affirment leur soutien aux scientifiques et étudiants ukrainiens présents dans les universités belges.
Ils appellent également les gouvernements à s’assurer que la coopération académique se poursuive dans la mesure du possible, car elle permet la libre circulation des idées, même aux heures les plus sombres d’un conflit. Notons cependant que la situation est particulière en ce qui concerne les relations avec les autorités académiques russes.
En effet, le 10 mars, à la suite de la décision des universités russes de soutenir officiellement l’invasion ukrainienne, les recteurs et rectrices des universités belges ont annoncé suspendre tout échange officiel avec les universités russes.
Les accords institutionnels et les futurs échanges officiels sont donc suspendus, mais les relations individuelles peuvent heureusement se poursuivre. Les étudiants et chercheurs russes n’ont pas à payer les agissements de leurs autorités et il est exclu de les abandonner à leur sort. Ce soutien est fondamental.
Des initiatives sont prises sur le terrain, à l’image du projet «#Science-ForUkraine», créé par une chercheuse basée à Riga. Cette dernière compile les initiatives des universités du monde entier et répertorie les offres d’hébergement, d’emploi et de bourses destinées aux étudiants et chercheurs ukrainiens.
Au début, la chercheuse était seule pour mener ce travail, mais des bénévoles du monde entier l’ont rapidement rejointe. Elle espère pouvoir compter sur au moins une personne dans chaque pays.
- La Fédération Wallonie-Bruxelles collabore-t-elle à cette collecte d’informations ?
Par ailleurs, il nous faut aller au-delà du simple partage d’informations et participer à la création de programmes européens spécifiques d’accueil des universitaires ukrainiens qui fuient les combats. De nombreux établissements ont adopté des initiatives en ce sens dans plusieurs pays. Ainsi, la France a créé un programme national d’aide à l’accueil en urgence des scientifiques en exil, dénommé «PAUSE». Il prévoit un appel spécial d’aide en urgence aux chercheurs ukrainiens en danger et bénéficie d’un fonds d’urgence octroyé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
De son côté, l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) a ouvert son programme «Access2University» aux réfugiés ukrainiens.
La Fédération Wallonie-Bruxelles envisage-t-elle d’adopter un dispositif similaire au programme français «PAUSE», afin de faciliter au plus vite l’accueil des chercheurs ukrainiens dans nos établissements d’enseignement supérieur ?
- Avez-vous entamé des discussions à ce sujet avec les rectrices et recteurs francophones ?
- Prévoyez-vous de débloquer un budget d’aide d’urgence pour faciliter l’accueil des réfugiés ?
- Quels sont vos contacts avec votre homologue flamand à ce sujet ?
- De plus, avez-vous eu des contacts avec les universitaires belges qui effectuent un séjour de recherche en Russie et en Ukraine ?
- Combien sont-ils ?
- Où en sont les contacts avec le ministère des Affaires étrangères ?
- Les chercheurs sont-ils tous rentrés sains et saufs en Belgique ?
- Dans la négative, sont-ils en sécurité là-bas ?
- Enfin, en cas d’interruption des séjours de recherche ou des séjours prévus dans le cadre du programme «Erasmus», quelles solutions ont-elles été avancées ?
- Une assistance a-t-elle été proposée ? Quel est aujourd’hui l’état des relations académiques existantes ?
Réponse de la Ministre :
“J’aimerais différencier les situations de chacun. Concernant les mobilités étudiantes, à ma demande et dès le 25 février, l’Agence francophone pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (AEF-Europe) et l’administration de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) ont entrepris le recensement des mobilités étudiantes en cours, entrantes et sortantes, de et vers l’Ukraine et la Russie, ainsi que des partenariats existant entre les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération et ceux de l’Ukraine et de la Russie.
Nos établissements d’enseignement supérieur ont noué des collaborations avec 8 établissements en Ukraine et 35 en Russie. Le volume d’étudiants en mobilité est donc sans surprise plus conséquent en Russie qu’en Ukraine.
Par ailleurs, aucun étudiant ukrainien n’a effectué de mobilité entrante de type Programme «Erasmus+»en Fédération Wallonie-Bruxelles durant ce second semestre, alors que nous dénombrions, au début de la crise, pas moins de 41étudiants russes effectuant une mobilité. Seul un de ces étudiants a souhaité rentrer en Russie pour des raisons familiales. Les 40autres sont toujours présents en Belgique.
Par ailleurs, nous ne comptions aucune mobilité sortante vers l’Ukraine alors que 22 étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles étudiaient en Russie au début du conflit, dans le cadre d’un programme d’échange. Tous ces étudiants ont été invités par leur établissement à rentrer en Belgique, au plus tard lorsque les recommandations du SPF Affaires étrangères ont évolué en ce sens. Un de ces étudiants a été redirigé vers l’Espagne pour poursuivre son expérience de mobilité internationale. Dix-huit étudiants sont rentrés ou sont sur le chemin du retour. Seuls 3 étudiants ont décidé de leur propre gré de rester en Russie.
Les étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles en mobilité en Russie ont bénéficié de l’assistance de leur établissement pour appuyer leurs démarches de rapatriement. Des contacts ont également été pris avec les étudiants en mobilité dans les pays limitrophes. Les établissements leur ont assuré qu’ils feraient preuve de flexibilité pour qu’ils puissent poursuivre leur cursus en Belgique dans le cas où ils souhaiteraient rentrer et interrompre leur programme à l’étranger.
Au niveau européen, la commissaire Mariya Gabriel a appelé à la plus grande flexibilité envers les étudiants et le personnel ukrainiens dans la mise en œuvre des projets liés au Programme «Erasmus+». Elle a aussi donné aux agences nationales la permission d’appliquer les clauses de force majeure pour la mobilité internationale des crédits qui se déroulent en Ukraine et en Russie.
Par ailleurs, le 28 février, afin de soutenir les établissements dans leurs démarches, l’administration de l’ARES les a informés des points de contact à privilégier selon leurs interrogations : SPF Affaires étrangères, les postes consulaires, AEF-Europe. L’ARES a partagé les recommandations du SPFAffaires étrangères pour les étudiants, les chercheurs et les académiques en mobilité.
Outre les étudiants qui effectuent une mobilité entrante, des étudiants ukrainiens et russes sont inscrits de manière régulière dans des établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nos bases de données indiquent qu’ils comptent 324 étudiants russes, dont 38 en haute école et 286 en école supérieure des arts (ESA) ; 14étudiants biélorusses, dont 11 en haute école et 3 en ESA ; et 65 étudiants ukrainiens, dont 57 en haute école et 8 en ESA. Je ne dispose pas du nombre d’étudiants inscrits à l’université, mais je discuterai par visioconférence ce 15 mars 2022 en soirée avec tous les établissements d’enseignement supérieur.
La commissaire européenne Mariya Gabriel a annoncé qu’il n’y aurait pas d’engagement dans de nouveaux projets avec des entités russes dans le cadre du programme Horizon Europe. Elle a affirmé que les paiements à destination des entités russes liés aux projets en cours seraient suspendus. Elle souhaite également que l’Ukraine poursuive le processus qu’elle avait entamé afin de participer au programme Horizon Europe. Le 2 mars 2022, j’ai adressé un courrier à l’ARES pour éviter que la Commission des relations internationales (CRI) de l’Académie ne se saisisse de la question de l’accueil des chercheurs et étudiants dans ce contexte de crise. Lors de leur réunion du lundi 7 mars 2022, les établissements d’enseignement supérieur ont souhaité ne pas systématiquement rompre les liens avec la communauté éducative et scientifique russe. Une majorité d’entre eux est en effet actuellement occupée à sélectionner les mobilités entrantes pour 2023 et 2024. Une partie des membres de la CRI souhaitait orienter vers d’autres destinations les étudiants intéressés par une mobilité en Russie, notamment ceux inscrits dans un programme de traduction et d’interprétation en langue russe.
Des solutions sont, par ailleurs, envisagées si l’évolution de la situation ne permettait pas d’organiser des mobilités dans les pays limitrophes du conflit.Ce jeudi 10mars2022, en réponse à un message public de soutien de recteurs russes à l’action du président Poutine, les universités belges ont publié un communiqué de presse. Elles ont annoncé suspendre les accords d’échange institutionnel avec les universités russes qui soutiennent publiquement l’invasion. Elles ont néanmoins indiqué vouloir continuer à accueillir, de manière individuelle, les étudiants russes en quête d’un diplôme et qui choisissent d’étudier dans une université belge. Je soutiens cette politique d’accueil, car je ne souhaite pas que les étudiants russes soient les victimes des choix faits par leur régime.Dans le cadre du processus de Bologne et du groupe de suivi de Bologne (BFUG pour Bologna Follow Up Group), je signerai la déclaration que rédigent ensemble la République tchèque, le Danemark, la Finlande, l’Islande, les Pays-Bas et la Norvège.
En cours de finalisation, cette déclaration encourage les pays signataires à considérer les actions suivantes de manière flexible: suspendre la représentation russe et celle de tout autre pays soutenant le conflit au sein du BFUG et des groupes de travail; définir des lignes d’action du BFUG pour soutenir l’enseignement supérieur ukrainien, en octroyant des moyens financiers, en intensifiant la coopération, et en sécurisant le parcours des étudiants et des équipes ukrainiennes, en Europe notamment; offrir un accueil et des opportunités de travail provisoires pour les équipes académiques de toutes les nationalités ayant dû fuir l’Ukraine; cesser les contacts et la coopération avec l’agence centrale gouvernementale russe et tout pays soutenant le conflit; et, enfin, reconnaître le courage de la société civile russe élevant la voix contre le conflit.
De son côté, l’ARES a pris contact avec le SPF Affaires étrangères, les ambassades et les consulats belges en Russie, et avec l’Office des étrangers en vue d’anticiper les problèmes d’obtention de visas auxquels les étudiants pourraient être confrontés. En outre, une attention particulière est portée aux étudiants russes, en mobilité en Fédération Wallonie-Bruxelles, dont les ressources financières ont été coupées à la suite des sanctions imposées à la Russie.Des actions de sensibilisation destinées aux étudiants belges et d’autres nationalités sont en cours, avec pour objectif de favoriser l’intégration des Ukrainiens et des Russes et d’éviter leur stigmatisation.
Une première réunion de coordination a eu lieu, le 7 mars dernier, lors d’une réunion des membres de la CRI. Un groupe de travail spécifique a ensuite été créé et s’est réuni le 11 mars. Le 10 mars, l’ARES a publié un démenti contre les fausses allégations d’une députée russe concernant l’expulsion d’étudiants russes de nos universités. De nombreuses marques de soutien sont également publiées par les universités belges sous la forme de déclarations communes au Conseil des recteurs des universités francophones (CRef) et au Vlaamse Interuniversitaire Raad (VLIR).
Par ailleurs, j’ai demandé la mise à jour de la cartographie des initiatives prises par les établissements de la Fédération pour les migrants, les réfugiés, les académiques et les chercheurs en danger. Sa version actualisée sera publiée au mois de mars. Parmi ces initiatives, notons l’accès à différents services d’aide, à savoir les services sociaux, le soutien psychologique, le soutien dans les démarches administratives et dans la recherche de logements, mais aussi un point de con-tact spécifique, des systèmes de parrainage, la création de cours de français langue étrangère (FLE) pour lesquels les établissements de l’enseignement de promotion sociale (EPS) sont déjà mobilisés et, enfin, des formations sur la Belgique, la culture locale et l’interculturalité, la possibilité de suivre des cours comme élève libre et un soutien à l’employabilité.
Cette cartographie révèle également la participation d’établissements d’enseignement supérieur à des réseaux internationaux qui luttent pour la protection de la liberté académique et des droits fondamentaux des académiques et des chercheurs en danger, tels que Scholars at Risk, Sciences4refugeesou encore Médecins du monde, que ce soit par le biais de l’affiliation de l’ARES ou des établissements eux-mêmes.
D’autres initiatives encore plus spécifiques existent dans les universités, mais aussi dans les hautes écoles et les ESA. De la même manière, au moins cinq établissements –quatre universités et une haute école–apportent déjà un soutien financier au travers de bourses pour accueillir des doctorants et postdoctorants. Les universités ont également pris des initiatives spécifiques telles que le pro-gramme Access2Universityde l’UCLouvain, ou encore le Fonds de solidarité de l’ULB dans le cadre duquel un appel commun aux deux universités a été lancé à la suite de la récente prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan. Ces pro-jets devraient dorénavant être ouverts aux Ukrainiens également.Concernant le soutien financier apporté aux étudiants en mobilité, contraire-ment auprogramme flamand Master Mindrécemment rendu inaccessible aux étudiants russes, la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas, à ce jour, de pro-gramme de bourses équivalent visant à soutenir la mobilité internationale en-trante pour des étudiants de master et de doctorat.
Par ailleurs, si des décisions propres au Programme «Erasmus+»ou encore à Horizon Europe relèvent de la Commission européenne, rappelons toutefois que certains étudiants ont pu accéder à la mobilité grâce aux bourses du Fonds d’aide à la mobilité étudiante (FAME) qui sont financées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le bureau du Conseil supérieur de la mobilité étudiante (CSM) a décidé d’appliquer, pour les étudiants en mobilité en Ukraine, en Russie et dans les pays limitrophes, les mêmes conditions qui seront applicables pour le Programme «Erasmus+» dans les cas de force majeure. Sous condition du respect de certaines règles administratives, les étudiants recevraient donc une bourse complète, même dans le cas d’un retour anticipé, et verraient leurs frais de rapatriement couverts.
Nombre d’étudiants ukrainiens sont attendus au cours de ces prochains jours et semaines partout en Europe – dans nos établissements, donc. Ces derniers ont affirmé leur volonté de les accueillir. Ils l’ont démontré à travers plusieurs communiqués de presse, mais aussi en réalisant des actions de soutien, comme nous venons de le voir.La décision d’héberger et d’accompagner ces étudiants relève de chacune des universités, hautes écoles, ESA et des établissements de l’EPS, au-delà des conditions concernant l’accès au territoire.Différentes modalités d’inscription sont envisageables: inscription tardive pour motif exceptionnel, suivi des cours en tant qu’élève libre ou démarches d’inscription régulières pour l’année académique prochaine.
Quant au droit d’inscription, à la question de la finançabilité ou encore en ce qui concerne les équivalences de diplômes ou l’octroi d’allocations d’études, j’ai demandé à mon administration d’examiner les conséquences de l’application aux ressortissants ukrainiens du statut de protection temporaire.
En effet, des bourses d’études existent pour les apatrides et les bénéficiaires de la protection subsidiaire. Notre objectif est de faciliter, dans la mesure du possible, toutes les démarches des étudiants ukrainiens qui arriveront sur notre territoire. Comme indiqué précédemment, je rencontrerai ce soir les représentants des établissements de l’enseignement supérieur et de l’EPS, ainsi que l’administration de l’ARES, mon administration et les commissaires et délégués du gouvernement afin de faire le point sur la situation actuelle, les différentes initiatives de soutien prises ou qui pourraient l’être, et envisager les solutions à apporter aux difficultés qui me seraient relayées.”
Je constate que la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’ensemble de ses composantes sont au rendez-vous de la solidarité. Face à la situation, cette solidarité me semble nécessaire et je remercie la Ministre d’avoir confirmé une série d’initiatives.
L’accueil des étudiants, des chercheurs et du personnel académique qui fuient les bombes fait bien partie de nos responsabilités ; il nous faut aussi nous préoccuper de nos étudiants et chercheurs qui sont confrontés à cette situation dramatique de l’autre côté de l’Europe.
Nous n’en sommes malheureusement qu’au début de cette crise qui s’étendra dans la durée. Dès lors, toutes les initiatives prises aujourd’hui doivent tenir compte de cette durée potentielle. Il s’agit donc de privilégier des solutions structurelles afin d’éviter des déconvenues éventuelles.
D’après les chiffres avancés, il n’y a pas d’étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui séjournent en Ukraine actuellement. Trois sont en Russie et il faut veiller à leur sécurité. J’encourage la fermeté dans nos relations avec les autorités russes et je suis favorable à une suspension de nos relations entre les autorités académiques.
Cela ne doit cependant pas empêcher de poursuivre les contacts avec les étudiants et les chercheurs de manière individuelle, car ils n’ont pas à payer les choix monstrueux opérés par leur dirigeant. De plus, ces personnes, à titre individuel, pourront s’opposer à Vladimir Poutine.
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, je me réjouis de l’élan de solidarité qui est lancé dans notre espace francophone et en Belgique. À ce sujet, il me semble essentiel de mutualiser les moyens et les dispositifs d’aide ainsi que d’assurer une bonne coordination avec les administrations communales et les CPAS ; il convient d’insister sur l’information en diffusant les listes traduites qui reprennent l’offre disponible.
Je me joins à la demande d’autres collègues pour une aide psychologique destinée aux étudiants afin de ne pas les laisser livrés à eux-mêmes alors qu’ils viennent de vivre des situations dramatiques. L’administration de la Ministre analyse également la question de la gratuité du minerval et des équivalences de diplômes. Ce travail semble donc également en cours. À ce sujet, j’espère qu’on s’inscrira, cette fois, dans le long terme afin d’éviter de retrouver la situation vécue par les étudiants libanais.