Prix du PS hutois : sortir de cette situation par le haut

Avec la Ministre de l’Éducation, Caroline Désir, je tenais à refaire le point au sujet du fameux « Prix du PS » distribué chaque année dans les six écoles communales de la Ville de Huy à l’occasion de la cérémonie de remise des bulletins.

Pour rappel, il s’agit d’un cadeau d’une valeur de 25 € financé par l’Union socialiste communale, portant bien mention et remise dans toutes les écoles communales à certains enfants par les représentants du Parti socialiste.

Au mois de juin dernier, malgré la polémique et votre première réaction en commission, ce sont même les échevins socialistes du collège communal, pourtant chargés de faire respecter la neutralité de l’enseignement communal, qui avaient procédé à la remise de ce qu’il faut appeler un prix partisan. Cet épisode est celui d’une confusion des rôles qui n’a clairement pas sa place à l’école pour mon groupe. Cette attitude de défi par rapport à votre intervention en tant que Ministre comme les faux arguments du type «on a toujours fait comme ça depuis 50 ans » donnent l’impression que le sérieux de la situation n’a pas été compris.

Lors de nos derniers échanges, la Ministre me confirmait avoir saisi la commission du Pacte scolaire et entamé un dialogue avec le collège communal hutois.

Un avis devait lui être remis afin de lui permettre de prendre une décision quant à cette pratique.

D’où ces nouvelles questions :

  • Avez-vous reçu l’avis de la commission du Pacte scolaire ? Quelle en est la conclusion ?
  • La remise de cadeaux à des enfants, devant des centaines de parents, au nom et pour le compte d’un parti politique, a-t-elle sa place dans nos écoles ?
  • Sur cette base, quelles mesures avez-vous déjà prises ? Avez-vous décidé d’interdire la remise de ce prix ?
  • Un rappel à l’ordre au collège communal a-t-il été effectué, spécialement vu qu’il distribue lui-même le prix en question ?

Réponse de la Ministre :

“À ce jour, je ne dispose pas encore de l’avis de la Commission du Pacte scolaire. Je n’ai donc pas eu l’occasion de m’appuyer sur son analyse et son avis pour prendre position dans ce dossier. Il me revient toutefois qu’une instruction a bel et bien commencé. J’espère donc disposer de l’avis dans les prochaines semaines. Je porterai celui-ci à la connaissance de la commission de l’Éducation dès qu’il me sera parvenu.

Permettez-moi de préciser à nouveau mon périmètre d’action dans le cadre d’un tel dossier. Il est clairement défini par les articles 1.7.3-4 et 1.7.3. -5 du Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire. C’est d’abord au gouvernement d’adopter une position en fonction de l’avis de la Commission du Pacte scolaire. La reconnaissance, le cas échéant, par le gouvernement d’un fait relevant de la propagande politique exposerait le pouvoir organisateur concerné à une «procédure de mise en demeure de retrait du financement ou des subventions» qui peut aller jusqu’à 5 %, ce qui me semble en effet plutôt dissuasif. C’est donc au titre de pouvoir subventionnant qu’il me serait possible d’agir au nom du gouvernement dans pareil cas. Si le dialogue ne devait pas amener à la cessation de l’activité incriminée, c’est par la mise en demeure qu’il faudrait contraindre le pouvoir organisateur concerné à cette conclusion.

Dès lors, en fonction de l’avis de la Commission du Pacte scolaire et suivant la décision du gouvernement, je reprendrai contact avec le pouvoir organisateur. Monsieur le Député, il me semble très clair que la propagande politique, dès lors qu’elle serait avérée et objectivée, ne peut avoir aucune place dans les établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sous quelque forme que ce soit.”

Je retiens la fin de la réponse en particulier… La propagande politique ne peut avoir aucune place dans les écoles. C’est extrêmement clair. On attendra les résultats de l’instruction et je fais confiance à la Ministre pour suivre la situation de près. Je reviendrai sur cette question pour en connaître le suivi.

Que les choses soient claires. On est ici véritablement, selon moi, dans une pratique de propagande politique. Je ne doute pas qu’on arrivera à une solution dans le dossier. Je fais confiance à la Ministre pour les ramener dans l’ordre. Ce qui m’inquiète, c’est que, malgré la polémique qui a été suscitée, les questionnements et la première intervention de la Ministre, la réponse a été du type «on a toujours fait comme ça» et aucune remise en question n’est survenue.

Cette réaction m’interpelle surtout à partir du moment où ce sont les échevins eux-mêmes qui remettent ce prix. J’espère qu’on pourra, après la réception de l’avis de la Commission du Pacte scolaire et après la décision que la Ministre prendra dans la foulée, interdire la remise de ce prix à l’avenir et sortir de cette situation par le haut. C’est en tout cas mon souhait le plus cher.