Depuis la modification du calendrier scolaire dans l’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’année scolaire se termine plus tard dans l’année, le dernier jour étant fixé en 2023 au 7 juillet. Or, comme la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires dans l’enseignement obligatoire n’a pas été assortie d’un ajustement en parallèle du calendrier de l’enseignement supérieur, des difficultés se présentent pour certains élèves. C’est en particulier le cas des élèves qui souhaitent présenter l’examen d’admission aux études d’ingénieur civil qui se tiendra cette année les 5 et 6 juillet.
Si les élèves pourront présenter l’examen, ils disposeront de moins de jours que les années précédentes pour s’y préparer, les examens de fin d’année étant eux aussi retardés.
Outre ce temps de préparation réduit, ils mettent également en avant la privation que cela entraîne pour eux quant à la participation aux activités de fin d’année, telles que la proclamation et autres activités organisées à cette période.
La Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a déclaré dans la presse que les établissements d’enseignement supérieur sont autonomes pour fixer les dates de l’examen d’entrée en ingénieur civil, contrairement au concours d’entrée en médecine, où la date unique est fixée par le Gouvernement.
À trois mois des examens d’admission, les étudiants restent dans l’incertitude et font entendre leurs préoccupations.
D’où ces questions :
- Madame la Ministre, avez-vous pris connaissance des craintes des étudiants ?
- Avez-vous pris des contacts avec les Doyens d’universités afin de relayer leurs préoccupations ?
- Si c’est le cas, comment entendent-ils prendre en compte celles-ci ?
- Une révision du calendrier des examens d’admissions afin de permettre aux étudiants de les présenter dans les meilleures conditions est-elle envisagée ?
Réponse de la Ministre :
“J’ai bien pris connaissance des inquiétudes des étudiants. J’ai contacté les doyens des facultés et le cabinet de ma collègue Caroline Désir. Nous sommes bien conscients que la réforme du calendrier scolaire de l’enseignement obligatoire crée des décalages nouveaux avec le calendrier académique de l’enseignement supérieur, cela pouvant avoir des conséquences dans différents domaines. Nous avions bien identifié ces questions lors des discussions préparatoires à la réforme et avions fait part, à ma collègue Caroline Désir notamment, de la problématique particulière de la première session de l’examen spécial d’admission en sciences de l’ingénieur organisée au début du mois de juillet. Dans l’état actuel, en ce qui concerne les dates de l’examen spécial d’admission, conformément à l’article 50 du décret du 31 mars 2004 définissant l’enseignement supérieur, favorisant son intégration dans l’espace européen de l’enseignement supérieur et refinançant les universités (décret «Bologne»), il appartient aux universités de la Fédération d’organiser l’examen en se concertant. L’examen vise à s’assurer des aptitudes générales des candidats à entreprendre des études supérieures et à évaluer leurs compétences spécifiques liées aux sciences de l’ingénieur. Il comprend pour tous les candidats un ou plusieurs tests sur les matières mathématiques et est directement calibré sur le programme de mathématiques de six heures par semaine des cinquième et sixième années de l’enseignement secondaire. Dans ce cadre, les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles doivent: premièrement, en assurer l’organisation simultanée sur tous les sites où est organisé l’examen spécial d’admission; deuxièmement, corriger les copies; troisièmement, publier les résultats dans des délais raisonnables pour les futurs étudiants, afin que ceux-ci puissent soit passer un été serein en cas de réussite, soit approfondir leur préparation pour la deuxième épreuve, soit choisir une autre filière d’études. Les quatre épreuves, étalées sur deux jours ou deux demi-journées, sont fixées entre le 5 et le 10 juillet. Il s’agit d’une période où les épreuves du certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) sont terminées, puisque les épreuves certificatives obligatoires seront terminées le lundi 26 juin 2023. En outre, les activités de jeunesse, par exemple les camps, ne sont en principe pas encore organisées. Enfin, les personnels universitaires ne sont pas encore en effectif réduit à cause des congés.
Les universités peuvent s’engager à procéder aux délibérations et aux proclamations des résultats le plus rapidement possible, soit les 11 et 12 juillet au plus tard. En outre, aucune faculté n’a programmé d’épreuve l’après-midi du vendredi 7 juillet. Dans l’intérêt tant des élèves concernés que des membres du personnel universitaire et de leurs familles respectives, les universités ont jugé préférable de ne pas repousser les dates de la première session, notamment pour ne pas raccourcir les congés d’été des élèves et des membres du personnel universitaire. Il y a quelque temps déjà, les universités ont adressé un courrier annonçant les dates retenues aux responsables des réseaux de l’enseignement obligatoire, afin qu’ils disposent de l’information le plus tôt possible. Ainsi, les établissements concernés peuvent prendre des dispositions particulières, le cas échéant, et être attentifs à l’organisation des activités en leur sein durant cette semaine, pour que les élèves qui souhaitent présenter cet examen ne rencontrent pas de difficulté en raison de leur absence. Dans ce cadre, les réponses reçues par les universités n’ont pas fait état de problèmes spécifiques. J’invite donc les élèves qui rencontreraient des problèmes particuliers pour présenter cet examen, en raison de l’organisation de la fin de l’année dans leur établissement scolaire, à en faire part aux autorités de leur établissement et, si nécessaire, à prendre contact avec le cabinet de la ministre Caroline Désir. Elle a également été informée de la démarche des universités. S’agissant de la préparation à l’examen spécial d’admission aux sciences de l’ingénieur, à côté des cours de mathématiques suivis dans l’enseignement secondaire, il existe une série d’autres dispositifs permettant aux élèves de s’y préparer. Outre les cours préparatoires organisés par les facultés polytechniques entre septembre et juin – généralement le samedi matin – et destinés aux élèves de rhétorique qui envisagent de présenter cet examen, d’autres dispositifs existent. Des cours complémentaires de préparation sont dispensés dans les écoles d’enseignement secondaire, en partenariat avec les universités. Des préparations intensives sont également organisées par certaines facultés durant le congé de printemps de l’enseignement obligatoire, telle la session préparatoire «tremplin» à Louvain-la-Neuve. Par ailleurs, de nombreuses capsules vidéo d’appui pédagogique proposent les résolutions des questions d’examen des années précédentes.”
Finalement, le temps de préparation pour les étudiants sera malgré tout inférieur aux années précédentes. Le fait que cela se cumule à une période extrêmement chargée pour eux augmente le risque qu’ils soient pénalisés, ce qui engendre une véritable inquiétude.
Si je ne suis pas en mesure de savoir si cette dernière a été relayée vers les établissements, notre groupe l’a en tout cas recueillie grâce à des courriers d’étudiants. Il faut la prendre en compte et trouver des solutions adéquates.
Je me demande dans quelle mesure il n’est pas encore possible de réfléchir avec la Ministre Désir, à l’adoption d’une circulaire commune adressée aux établissements de l’enseignement obligatoire et de l’enseignement supérieur dans le but d’harmoniser les pratiques et d’établir un maximum de balises qui permettraient de rassurer et d’accompagner les étudiants.