Une année académique s’est écoulée depuis le dernier renforcement de la charte encadrant les baptêmes étudiants de juillet 2022. C’est pourquoi je tenais à refaire le point avec la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux, sur sa mise en place, son évaluation et les possibles adaptations.
Cette nouvelle mouture de la charte impose, notamment, la présence d’une fiche médicale pour prévenir de situations dangereuses pour l’étudiant et sa santé en lien avec des événements passés. Cette version établit aussi un dialogue plus important en amont et en aval entre les cercles et les établissements pour s’assurer du bon déroulement des activités.
En outre, la nouvelle charte vise l’absence de dérive sexistes et discriminatoires au sein des activités. En lien avec ce point, l’association des cercles du supérieur porte une attention particulière aux questions de harcèlement et agressions sexuelles avec la création du dispositif « bulle safe ».
J’étais récemment aux 24h vélo de LLN, où je discutais avec des étudiants qui m’expliquaient à quel point cette charte était un réel guide pour eux et constituait une véritable plus-value. Maintenant, ils me disaient aussi que tous les cercles ne réagissaient pas de la même façon.
Le folklore étudiant évolue avec les préoccupations de notre société et c’est une bonne chose, mais l’association des cercles du supérieur fait tout de même état d’un manque de collaboration avec certains établissements et de manque de moyens pour l’organisation et les formations des acteurs participants aux baptêmes.
Sur ce dernier point, il en va de même pour les associations de prévention présentes sur le terrain qui ne peuvent répondre à l’ensemble des sollicitations.
D’où ces questions à la Ministre :
- A-t-elle eu des contacts avec les différents acteurs concernés et les établissements quant à la bonne mise en œuvre de cette nouvelle charte ? Une évaluation est-elle prévue ? A-t-elle eu des retours des associations de prévention présentes sur les campus ?
- Des moyens complémentaires sont-ils prévus pour renforcer l’organisation et les formations des participants aux baptêmes, ainsi qu’à destination des association de prévention ?
- Prévoit-elle, en concertation avec les acteurs, des modifications à cette charte d’ici la fin de la législature ?
Réponse de la Ministre :
“La Charte relative aux activités festives et folkloriques estudiantines en Fédération Wallonie-Bruxelles a été élaborée pour servir de cadre a minima pour les associations étudiantes ainsi que pour toutes les personnes organisant des activités festives et folkloriques estudiantines. Lorsque la charte a été approuvée par l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) en juin 2022, plusieurs cercles possédaient déjà leur propre texte et certaines allaient même, sur certains points, plus loin que ce que la charte recommande a minima. D’autres associations d’étudiants ont effectivement tiré un bénéfice de ce modèle, surtout celles qui ne disposaient encore d’aucune charte. Entre avril et mai 2023, l’ARES a lancé une enquête en ligne pour évaluer l’utilisation de la charte. Cette enquête a été envoyée par courriel aux autorités des établissements et aux personnes de contact des cercles étudiants. Toutefois, le nombre de réponses et la faible représentation des différents cercles ne permettent pas d’en tirer des résultats représentatifs de la réalité. En outre, la période n’a pas été idéalement choisie puisque la période de blocus avait déjà commencé. Selon l’ARES, il est difficile d’entrer en contact avec les cercles étudiants. La plupart d’entre eux sont des associations de fait, plus ou moins liées à un établissement d’enseignement supérieur; les comités changent d’année en année. La charte a été conçue pour tenter de recréer du lien entre les cercles et les établissements. Il faut cependant garder à l’esprit que les cercles ne sont parfois pas liés à un établissement en particulier, mais ils sont rattachés à des structures régionales. La charte est désormais diffusée sur le site www.mesetudes.be et peut être consultée par tout un chacun.”
Cette charte constitue une vraie plus-value, mais en effet elle n’est pas respectée partout de la même manière. Elle a été très utile là où des difficultés se posaient. Certains cercles vont plus loin, d’autres ont encore du travail. Je note que la tentative d’évaluation menée a donné peu de résultats. La période n’était peut-être pas propice. Sans doute qu’un format autre qu’un questionnaire, distribué largement aux cercles, pourrait être utilisé. Les contacts plus directs avec les responsables des cercles et des régionales sont aussi plus utiles. J’encourage à poursuivre cet exercice d’évaluation, car il est fondamental et utile.