Lors de l’émission « On est pas des pigeons » du 26 octobre dernier, les journalistes sont allés à la rencontre des étudiants et ont constaté l’état des logements sur le campus de Louvain-la-Neuve.
Les images de ce reportage sont édifiantes. Moisissures, prises électriques défectueuses, insectes,… Ces logements sont absolument insalubres. Le lien entre pénurie de logements publics de qualité et accessibles avec les étudiants devant se tourner vers des locations privées à des prix démentiels n’est plus à démonter.
Et cette problématique ne touche évidemment pas uniquement le campus louvaniste.
J’aborde régulièrement la question de l’accès aux logements de qualité et à prix abordable pour les étudiants dans ce Parlement.
C’était d’ailleurs l’un des points importants de la DPC, mais aussi de la résolution de lutte contre la précarité étudiante.
J’aimerais insister sur l’enjeu de la salubrité des logements étudiants et des difficultés avec lesquels ceux-ci se retrouvent face aux propriétaires.
Cette insalubrité est un signe criant qu’il est nécessaire d’agir au plus vite sur la question du logement étudiant. Que ce soit via la construction et la mise à disposition de nouveaux logements, mais aussi par l’encadrement des baux locatifs. Cette question pèse lourd dans la santé des étudiants et dans leur cursus. Nous ne cessons de le rappeler.
Pour rappel, la résolution interparlementaire du 30 juin 2021 vise l’amélioration de les conditions de vie des étudiants. En ce compris l’accès à des logements de qualité et à prix abordables.
D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux :
- Quelles mesures sont prises, en lien avec les établissements supérieurs, pour lutter contre l’insalubrité des logements étudiants ?
- Quelles avancées ont été réalisées depuis les derniers échanges dans la mise en œuvre de la Déclaration de politique communautaire sur cet important enjeu ?
- Quelles initiatives ont par ailleurs été prises vis-à-vis des collègues des autres gouvernements sur cette question ?
Réponse de la Ministre :
“Monsieur le Député, la compétence n’est pas partagée. Il faut que cela soit clair une fois pour toutes: la question de la salubrité des logements, les procédures y afférentes, y compris celles relatives à son contrôle, relèvent des compétences des autorités régionales et locales.
Il est possible que ces compétences soient transférées à la Fédération Wallonie- Bruxelles lors de la septième ou de la huitième réforme de l’État, mais, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pour le reste, je n’ai pas d’éléments nouveaux à vous communiquer depuis la réponse que j’ai apportée en séance plénière, le 7 septembre 2023. Je vous invite dès lors à interpeller mes collègues compétents ou à les faire interpeller dans la Région où vous ne siégez pas.”
Lorsque nous interrogeons les ministres régionaux du Logement sur ce sujet, ils nous renvoient vers la ministre de l’Enseignement supérieur et, lorsque nous interpellons cette dernière, elle nous renvoie vers eux. Il nous faut pourtant travailler collectivement sur le problème de la précarité étudiante et l’accès aux études. La question du logement fait partie intégrante de l’accès aux études et de la lutte contre la précarité étudiante. Elle est d’ailleurs clairement inscrite dans la Déclaration de politique communautaire (DPC), dans laquelle le gouvernement s’est engagé à construire et rénover des logements étudiants dans le cadre des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est donc possible de débloquer certains moyens dans le domaine de l’enseignement supérieur. J’encourage vivement la Ministre à activer les leviers dont elle dispose dans son champ de compétences.