Finies, les pertes d’aides pour les étudiants de plus de 25 ans

A l’heure actuelle, c’est près d’un étudiant sur 5 qui a plus de 25 ans dans l’enseignement supérieur. C’est 27 % dans les universités, 14 % dans les écoles supérieurs des arts et 24 % dans les hautes écoles. Une part non négligeable de la population étudiante.

Or, de nombreuses aides s’arrêtent purement et simplement à cet âge. Cela signifie qu’un étudiant sur cinq perd une série d’aides au cours de ses études, alors qu’il reste étudiant. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter avec les nombreux étudiants en reprise d’études et avec l’allongement des parcours étudiants.

Parmi ces aides, je pense notamment aux allocations familiales, aux tarifs réduits pour les transports en commun, à la prise en charge de la mutuelle par les parents ou encore au remboursement de la contraception. Mises ensemble, ces aides représentent un soutien non négligeable pour les étudiants dans la poursuite de leurs études.

Inforjeune relatait récemment, dans la Libre, que certains étudiants se posaient carrément la question de la poursuite de leurs études à la suite de la perte de ces aides une fois l’âge de 25 ans atteint.

Pour les écologistes, il est primordial que les études supérieures soient les plus accessibles possible, en ce compris d’un point de vue financier. Il n’est pas normal que des étudiants doivent arrêter leurs études ou mettre en péril leur réussite du fait de la perte d’aides ou de la précarité étudiante. Il n’est pas normal non plus que du fait de leur âge, certains étudiants soient désavantagés dans la poursuite de leurs études.

D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux :

  • A-t-elle pris connaissance de ces chiffres ? Des solutions spécifiques pour cette catégorie de la population étudiante sont-elles sur la table ?
  • Le service d’aide aux étudiants de l’UCLouvain expliquait dans la presse que les aides octroyées au sein de l’établissement étaient déduites des aides déjà perçues par les étudiants, comme les allocations familiales par exemple. Que se passe-t-il après 25 ans lorsque ces aides ne sont plus perçues par les étudiants ? Des ajustements sont-ils automatiquement accordés par les services d’aide pour compenser ces pertes pour les étudiants de plus de 25 ans ?

Réponse de la Ministre :

“Monsieur le Député, il n’y a pas de limite d’âge au mécanisme d’aide aux étudiants mis sur pied dans le cadre des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Au niveau des allocations d’études, la limite d’âge a été supprimée durant la législature précédente. À ce jour, les étudiants de plus de 25 ans bénéficient en effet d’un montant plus élevé afin de compenser, justement, la fin du bénéfice des allocations familiales. Les aides sociales laissent une très large place à l’autonomie des établissements et au traitement au cas par cas afin de leur permettre d’agir au plus proche de la situation personnelle de chaque étudiant et étudiante. Ils peuvent ainsi, via ces mécanismes, venir en aide aux étudiants qui perdent certains avantages en raison de leur âge. Il revient aux autres niveaux de pouvoir d’apprécier s’il est pertinent d’accorder aux étudiants le bénéfice de mesures et d’avantages spécifiques non plus en fonction de l’âge, mais en fonction du statut – je pense, par exemple, aux allocations familiales.”

Je me réjouis d’apprendre qu’il n’y a plus de limite d’âge pour l’attribution des aides de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et de l’augmentation de leur montant pour les étudiants de 25 ans et plus, permettant ainsi de compenser en partie la perte de toute une série d’avantages.

De plus en plus d’étudiants poursuivent leurs études au-delà de 25 ans et cela ne doit pas résonner comme un couperet signifiant la fin des aides et, pour certains, la fin des études. Il faut trouver des solutions, en bonne entente avec tous les niveaux de pouvoir compétents, avec lesquels il faut entamer un dialogue. Il faudrait aussi s’adresser aux services sociaux qui, malgré leur autonomie évidente, pourraient prendre le relais et compenser ces différences de soutien pour les étudiants de plus de 25 ans, afin de leur permettre de poursuivre leurs études. En effet,, le travail doit se poursuivre à tous les niveaux de pouvoir.