Nous avons connu ces dernières semaines des conditions météorologiques assez intenses qui ont fortement perturbés les possibilités de déplacement des étudiants, mettant notamment les transports en commun à l’arrêt sur toute la Wallonie. Nous étions alors encore en pleine session d’examens.
Dans le prolongement des échanges en séance plénière, je me permets de revenir sur cette question pour faire le bilan et voir les améliorations possibles de la gestion de cette situation très difficile.
En effet, le mercredi 17 janvier, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux, a fait parvenir une circulaire demandant aux établissements de prendre « toutes les mesures qu’ils estimeront utiles afin de permettre aux étudiants de présenter leurs examens dans des conditions d’organisation raisonnables ».
C’est une première étape. Mais les étudiants, via la FEF, demandaient eux des alternatives ou un report d’examens pour les étudiants qui ne pourraient pas être présents en raison des embarras de circulation causés par les chutes de neige.
Nous avons bien dû constater, non seulement le mercredi, mais le jeudi et le vendredi aussi, de sérieux embarras pour circuler, que ce soit en train en bus ou en voiture. Et donc des difficultés importantes pour les étudiants de se rendre à leurs examens. Il ne faut pas non plus oublier que nombre d’étudiants rentrent dans leurs familles durant cette période et se retrouvent donc parfois bien loin du campus.
Or, face à cette situation, on a pu constater un certain flou dans lequel les étudiants se sont retrouvés en raison de la disparité de mesures entre les établissements mais aussi de la non communication de certains établissements.
Je me pose aussi la question de la temporalité de la communication sur la situation vers les établissements et vers les étudiants.
Des étudiants nous ont partagé leur désarrois face à la situation. Non seulement de ne pas savoir s’ils devaient tenter d’arriver à leur examen à tout prix, ou bien sur les conséquences de leurs potentielle absence lors de l’épreuve.
D’où ces questions à la Ministre :
- A-t-elle des retours des établissements sur les mesures qu’ils ont prises à la suite de votre circulaire ?
- Pour les étudiants n’ayant pas pu se rendre à leur examen, qu’est-il prévu ? Sont-ils renvoyés en juin ou en août ? Ont-ils la possibilité de repasser leur examen durant cette session ?
- Mais surtout, si cette situation devait se reproduire, planche-t-elle sur des mesures permettant d’améliorer les choses ?
- Des consultations des acteurs de l’enseignement supérieur sont-elles prévues à la suite des évènements de la semaine passée ?
- Comment s’assurer qu’une communication plus uniforme soit adressée aux étudiants suffisamment à l’avance ?
Réponse de la Ministre :
“Dans le prolongement de ma réponse aux questions d’actualité posées en séance plénière le 17 janvier dernier, il me revient que les établissements d’enseignement supérieur ont pris les mesures qu’ils jugeaient utiles, selon la situation concrète de la localité dans laquelle ils se situent. Il n’y a donc pas d’action générale, puisque les établissements ont réagi en fonction de leur propre situation. Certains ont d’ailleurs anticipé. Monsieur de Lamotte a cité l’ULiège car elle a pris sa décision avant la communication de la circulaire. Dans le strict respect de leur autonomie, il appartient aux établissements d’enseignement supérieur de prendre toutes les mesures qu’ils estiment nécessaires et adéquates. Pour ce qui est des étudiants qui n’auraient pas pu se présenter à un examen à cause des intempéries, je fais confiance aux institutions pour opter pour les solutions que vous avez citées, Monsieur Demeuse, en fonction de leur situation. Les instances statueront, sur la base des éléments objectifs, sur les éventuels recours, dans le respect des procédures en vigueur. Il est hasardeux de supputer sur une hausse des recours. C’est omettre le fait que de nombreux établissements ont pris des mesures adaptées aux besoins des étudiants face à la situation de leur localité. Enfin, j’aimerais vous signaler que la FEF m’a écrit dès le 17 janvier 2024 pour saluer les initiatives prises par mon cabinet pour faire face aux difficultés rencontrées par les étudiants lors des intempéries. Nous aurons probablement encore l’occasion d’aborder le sujet.”
Je ne doute évidemment pas que les établissements d’enseignement supérieur ont tenté de faire au mieux. Il n’empêche que cette situation a généré du stress et une série de difficultés pour les étudiants. J’espère que nous pourrons régler tous les problèmes qui en ont découlé, si possible dans l’intérêt des étudiants. Nous devons réfléchir pour faire en sorte d’avoir systématiquement la communication la plus uniforme possible et avant ces événements, en gardant en tête le fait que les étudiants peuvent venir de partout en Belgique, peu importe où se trouve l’établissement. Il serait intéressant de réfléchir à un système qui pourrait déclencher automatiquement des mesures en fonction des prévisions météorologiques ou de la disponibilité des transports en commun. C’est à mon avis une réflexion que nous pourrions avoir pour éviter que ce type de situation ne se reproduise et pour avoir une meilleure prévisibilité.