Je me réjouis de constater que les communautés universitaires s’engagent de plus en plus pour la cause climatique.
Dans cet esprit, l’UCLouvain s’est engagée dans un Plan de Transition s’articulant autour de trois axes : l’enseignement, la recherche, et les campus durables. Ce Plan fait écho aux initiatives mises en place par d’autre universités francophones, et notamment l’Université de Liège et son Green Office qui propose aux étudiants des défis tout au long de l’année afin d’amener chacun à diminuer son empreinte carbone et créer de nouvelles habitudes de consommation durable.
Je salue bien évidemment ces initiatives de sensibilisation et de mobilisation de la communauté étudiante autour de la cause climatique. On ne peut qu’espérer qu’elles rencontrent un succès le plus large possible.
Il est toutefois indispensable que la mobilisation autour de cet enjeu dépasse le cadre universitaire, touche l’ensemble du monde étudiant, irrigue la société, interroge et challenge les étudiants sur des changements structurels.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Quel soutien apportez-vous aux initiatives prises par les établissements d’enseignement supérieur autour des enjeux climatiques ? Le Plan de Transition de l’UCL comporte trois axes, chacun indispensable à la transition. Sont-ils tous soutenus par la Fédération ? Si non, quels axes entendez-vous privilégier ?
- Les initiatives concernant les enjeux climatiques sont-elles limitées aux universités ou bien se mettent-elle en place également dans les Hautes Ecoles et ESA ?
- Que mettez-vous en place pour que des mesures concrètes soient également prises afin de sensibiliser et de mobiliser les étudiants à des changements de nature plus systémiques relatifs à la cause climatique ? Des actions coordonnées, par exemple en termes d’investissements dans les énergies vertes et renouvelables ou dans la mobilité, et ce dans tous les établissements d’enseignement supérieur sont-elles à l’étude ?
Réponse de la Ministre :
“Comme vous le savez, en juin dernier, sur proposition du Gouvernement, ce Parlement a adopté un décret organisant une coordination et un renforcement des actions de la Fédération Wallonie-Bruxelles en faveur d’une transition écologique. Ce décret fixe les objectifs de notre Fédération en termes de réduction de gaz à effet de serre, de neutralité carbone et de préservation de la biodiversité. Ceux-ci sont alignés sur les objectifs belges et européens. La trajectoire et l’atteinte des objectifs fixés sont coordonnées par le comité de suivi instauré par ce même décret et intégrant des experts scientifiques de plusieurs domaines.
Les objectifs n’ont bien entendu aucun sens s’ils ne sont pas réalisés au travers d’actions concrètes. Dès lors, le 16 septembre dernier, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a également approuvé le plan transversal de transition écologique de la Fédération.
Ce plan se compose de 58 actions concrètes dont 26 concernent mes compétences. Parmi celles-ci, je citerai le développement d’une mobilité internationale écoresponsable, l’élaboration de plans d’action pour la minimisation de la consommation des ressources ou encore des investissements visant à améliorer la performance énergétique des infrastructures immobilières. Une part importante du plan de relance européen sera d’ailleurs consacré à ce dernier volet ainsi qu’à des investissements au niveau des infrastructures de recherche.
Naturellement, ces différentes actions concernent l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles et ne sont pas limitées aux universités. Je vous invite d‘ailleurs à consulter, sur le site web de l’ARES, la présentation des projets d’étudiants présentés lors de la rencontre « Développement durable » du 8 octobre dernier. Vous constaterez que les Hautes Écoles et les ESA ne manquent pas de dynamisme en la matière. Depuis 2018, ce sont 91 projets qui ont été financés lors des différents appels avec une attention portée aux collaborations entre établissements. Ainsi une subvention pouvait atteindre 20.000 euros si le projet était collaboratif et porté par plusieurs établissements.
Dans le même esprit, dès ses débuts, la commission du développement durable de l’ARES a donné une place importante à l’échange de bonnes pratiques entre les acteurs de l’enseignement supérieur, et ce sur l’ensemble des dimensions de la transition. Les réunions plénières de la commission sont ainsi organisées dans des établissements différents afin que l’établissement accueillant présente ses pratiques en matière de développement durable aux membres de la commission.
J’ai eu l’occasion aussi de participer à un échange sur la place des matières climatiques et environnementales dans l’enseignement universitaire le 9 novembre dernier, dans le cadre d’une Table ronde : « Enseigner le climat dans les universités : comment mieux faire ? » organisée par l’ULB.
Le Gouvernement a bien compris l’importance de soutenir les établissements d’enseignement supérieur notamment en consacrant, comme je l’ai indiqué, une part très importante du plan de relance européen aux différents aspects de la transition, notamment en matière de rénovation énergétique des bâtiments des établissements d’enseignement, mais aussi, via le volet « recherche » qui prévoit de financer, à hauteur de 32 millions d’euros, le déploiement d’une plateforme technologique dédiée à l’environnement et à la transition énergétique.”