Le 12 juin dernier, la RTBF publiait un article intitulé « Harcèlement à l’université : “J’en garde des séquelles” ».
En plus d’être tout à fait effrayants, les témoignages récoltés dans cet article démontrent que le harcèlement dans l’enseignement supérieur est loin d’être un phénomène inexistant, ou limité à un seul type d’établissements.
Les témoignages récoltés font en effet état de plusieurs cas de harcèlement engageant des professeurs vis-à-vis de leurs élèves. L’article relate différents exemples de comportements et remarques sexistes qui ont eu des répercussions sur le parcours académique des victimes, forçant certaines d’entre elles à faire un pas de côté dans leur programme de formation. Pire encore, les étudiantes interviewées par la RTBF ont dénoncé, dans plusieurs établissements, un système qui protège systématiquement les professeurs de futures poursuites en la matière.
Le 26 mai dernier, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, répondait aux questions de ma collègue, Margaux De Re, en indiquant que le dossier concernant la création de la commission « genre » au sein de l’ARES devait être soumis au conseil d’administration le jour-même. La Ministre évoquait par ailleurs cinq missions qui seraient confiées à cette commission.
Chez Ecolo, comme exprimé à plusieurs reprises, nous soutenons la démarche de la création d’une telle commission. Le contexte décrit dans l’article de la RTBF nous rappelle à quel point il est urgent de mettre en place des solutions.
Tout en encourageant la Ministre à doter cette commission d’une sixième mission spécifique, qui consisterait à anticiper et à réfléchir à la meilleure façon de former les enseignants et futurs enseignants à cette question du harcèlement, je lui ai demandé si cette commission “genre” avait bien été adoptée par le conseil d’administration de l’ARES.
Dans sa réponse, la Ministre indique que ce dernier a marqué “son accord de principe”, tout en attirant l’attention sur le respect des périmètres des missions des différentes structures déjà en place pour lutter contre le harcèlement. La Ministre précise que la mise en place de cette commission “genre” nécessite une modification du décret “Paysage”. Une fois cette modification apportée par le gouvernement, le conseil d’administration de l’ARES réexaminera la demande…
Suite à cette réponse, j’ai insisté sur l’urgence de prendre des mesures adéquates et adaptées à l’ensemble de l’enseignement supérieur. En effet, s’il existe une série d’initiatives prises dans différents établissements (ce qui est très bien !), il y aurait selon moi une réelle plus value à harmoniser les choses, notamment pour une simple question de compréhension de la part des étudiant.e.s. Il est par ailleurs essentiel d’objectiver au plus vite la problématique en récoltant les données qui n’existent pas pour l’instant.
L’article de la RTBF démontre enfin qu’il faut impérativement développer un système d’aide externe aux établissements, en plus du point de contact interne souvent déjà présent.