Comme je l’avais annoncé suite à l’annonce du plan de restructuration sur le site d’ArcelorMittal à Marchin, j’interroge ce mardi 30 juin la Ministre régionale de l’Emploi, Christie Morreale, et le Ministre de l’Économie, Willy Borsus, sur les garanties en termes d’emploi et les possibilités de pérenniser l’activité sur le site de Marchin, notamment via la réorientation vers des produits plus innovants, pour lesquels il y a un réel potentiel de développement.
La direction d’ArcelorMittal vient d’annoncer son intention de restructurer son site d’électrozingage de Marchin, en réduisant les effectifs de plus de moitié, passant de 50 à 18 travailleurs dès la fin de cette année.
C’est une décision particulièrement dure dans ce contexte de crise sanitaire qui fragilise déjà tant de familles ! Le bassin liégeois a déjà beaucoup souffert des décisions d’ArcelorMittal ces dernières années. Et il ne faut pas se voiler la face, cela s’inscrit en outre dans un contexte de désindustrialisation de la région hutoise, avec d’autres enjeux importants à venir.
C’est d’autant plus surprenant que le plan industriel négocié en 2013 mentionnait le site de Marchin comme une ligne stratégique. D’autant qu’il y a sur place une réelle expertise acquise depuis la fin du 19è siècle.
Pourtant, dans le plan industriel, Arcelor s’engageait à pérenniser cette ligne stratégique et à ne pas procéder à de nouvelles restructurations pour la durée de la convention. Il n’aura donc pas fallu longtemps après la fin de cette convention pour qu’Arcelor annonce de nouvelles mesures. C’est d’un cynisme assez incroyable.
Des premiers échos reçus, il n’y aurait pas de suppression directe d’emploi, mais bien un reclassement au sein des autres sites du groupe.
Cela représente toutefois des pertes d’emploi au niveau local et suscite de fortes inquiétudes à moyen et long termes.
La Ministre régionale de l’Emploi, Christie Morreale, me confirme qu’il n’y aura pas de licenciement sec, mais partage nos craintes et celles des syndicats quant à la pérennité du site. Elle se montre également disponible pour envisager, avec les travailleurs, toutes les pistes de solutions en faveur du maintien de l’emploi sur le site.
Par ailleurs, le Ministre wallon de l’Économie, Willy Borsus, interrogé sur le même sujet, a évoqué une rencontre prochaine avec la direction.
Mais il faut élargir le débat à l’ensemble de l’avenir industriel de la région hutoise, notamment avec la perspective de la fin du nucléaire et de la nécessaire reconversion du bassin.
A cet égard, le Ministre Borsus a confirmé ce qu’il m’avait déjà indiqué lorsque je l’avais interrogé il y a quelques mois, à savoir qu’il est disponible pour mettre en place au niveau wallon une task force pour préparer la reconversion du site nucléaire et de la région hutoise, en regroupant tous les acteurs.
Voici ce qu’il me disait à l’époque :
« Je suis vraiment disponible pour participer à ces réflexions. Comme vous le suggérez, le Gouvernement wallon pourrait mettre en place une task force, qui ne serait pas comparable à celle de Caterpillar parce que les situations sont différentes, pour envisager la reconversion du site en impliquant toutes les parties prenantes et, de façon générale, de prendre toute initiative pertinente à cet égard en lien avec Engie Electrabel et avec les autorités locales et supralocales ainsi qu’avec le Fédéral. »
Il a donc répété cela aujourd’hui et j’invite vraiment l’ensemble des forces vives, au premier rang desquelles se trouve la Ville de Huy, à saisir cette main tendue. Je travaille depuis des mois au Parlement pour que la Wallonie puisse accompagner la région hutoise dans cette reconversion annoncée et je suis heureux de voir que la réflexion avance. Il n’y a plus de temps à perdre, car 2023 et 2025 c’est demain. Et les enjeux sont énormes.
Espérons que cette confirmation d’aujourd’hui soit synonyme d’un véritable point de départ dans le redéploiement de la région hutoise.