Développer les constructions bio-sourcées aux niveaux public et privé

Au rayon des solutions écologiques et économiques, il semblerait que le développement de constructions au départ de matériaux bio-sourcés ait une place de choix. De quoi interpeller les Ministres de l’Énergie et du Logement à ce sujet.

Face aux enjeux climatiques et environnementaux, la Wallonie s’est engagée à une neutralité carbone pour 2050. Le centre d’étude Climact estime entre 95 et 100% la réduction de gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment pour arriver à ses engagements. Le parc immobilier wallon vieillissant et étant peu performant énergétiquement, ce dernier nécessite une transformation en vue d’une transition vers une société bas carbone.

Dans ce sens, une stratégie wallonne à long terme pour la rénovation énergétique des bâtiments a été actée le 20 avril 2017. Ses objectifs : améliorer le confort et la santé des habitants, réduire les impacts environnementaux, favoriser le développement économique tout en diminuant la dépendance énergétique de la région, et enfin, améliorer la performance énergétique, en moyenne, vers le label A en 2050.

Selon les données du SPW, la performance énergétique concernant les logements neufs en Wallonie est en amélioration. En effet, en 2018, 26,7 % des logements neufs présentaient un niveau de PEB équivalent à un label A par rapport à 13,2% en 2012.

Les avantages en matière d’environnement des bâtiments utilisant des ossatures en bois comme alternatives aux structures bétonnées sont nombreux. En effet, selon les résultats de cette étude, un gain de 300 à 500 kg CO2-équivalent par m² pour la construction de logements individuels et collectifs respectivement sont constatés par rapport à une construction béton.

Plus largement, la substitution des matériaux issus de la pétrochimie par des éco-matériaux permet de diminuer le bilan carbone d’un bâtiment tout en s’approvisionnant de ressources naturelles locales et disponibles. Malgré un coût d’investissement de départ plus élevé, son coût global à long terme reste plus avantageux. Dès lors, l’utilisation de cette technologie est un véritable levier pour limiter l’impact environnemental, augmenter la performance énergétique du bâtiment, accroître la qualité des logements et favoriser le développement économique locale.

Dans le cadre des logements publics et selon la déclaration de politique régionale, le Gouvernement prévoit la construction de 3.000 nouveaux logements, 6.000 logements pris en gestion par les agences immobilières sociales et 3.000 logements publics vides rénovés.

Ce lundi 9 mars, j’interrogeais les Ministres Henry et Dermagne, respectivement en charge de l’Énergie et du Logement, à ce sujet.

Le Ministre Henry partage le point de vue selon lequel il existe de véritables leviers afin d’inciter les propriétaires privés à recourir à ce type de constructions. Je me réjouis de la volonté affichée par le gouvernement de les actionner.

Quant au Ministre Dermagne, il m’a notamment indiqué que “des démarches innovantes en termes de matériaux utilisés seront favorisées dans les divers programmes à venir et, notamment, dans le cadre du plan de rénovation du logement public en cours d’élaboration.” J’y serai attentif.

En outre, et c’est un bon signal, depuis le 1er janvier 2020, la Société wallonne du logement encourage l’utilisation de matériaux bio-sourcés pour tous les projets de création et de rénovation de logements publics.

Que ce soit au niveau public ou privé, l’utilisation de matériaux bio-sourcés offre des perspectives encourageantes, tant sur le plan écologique qu’économique.