Il y a un peu plus d’un an, j’interpellais la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, sur la mise en place du projet européen CoLAB, relatif à l’inclusion des réfugiés en tant qu’expert-invités dans l’enseignement supérieur, dont l’objectif principal est de leur permettre de prendre part aux activités d’enseignement lorsque leurs qualifications sont avérées.
A l’époque, la Ministre montrait un réel intérêt pour le projet, mais avait tout de même soulevé plusieurs recommandations préalables sur lesquelles il était impératif de se pencher.
C’est pourquoi je souhaitais faire le point sur le suivi de ces recommandations, mais aussi lui soumettre de nouvelles questions émanant directement de l’expérience des acteurs de terrain.
- Dans la perspective de la mise en œuvre plus large d’un tel projet, un premier élément soulevé à l’époque était la nécessité d’une analyse préalable d’impact budgétaire et légale concernant l’établissement d’un statut de « réfugié expert-invité ». Avez-vous pu la réaliser ? Si oui, que révèle celle-ci ?
- Un deuxième aspect sur lequel vous aviez insisté était l’apprentissage du français. Sur cette problématique, vous jugiez opportun de d’abord se renseigner auprès des établissements dispensant des cours de français en langue étrangère quant à la faisabilité d’instaurer ces cours auprès des réfugiés ayant les qualifications d’enseigner dans les établissements du supérieur. Où en sont les démarches à cet égard ?
- Renseignements pris auprès d’acteurs impliqués dans le projet, il s’avère toutefois que la langue française n’est pas vraiment une barrière et que sur le long terme les futurs réfugiés « experts-invités » ont effectivement accès à des cours via des établissements dispensant des cours de français en langue étrangère. Dès lors, de façon plus générale, quelles initiatives prenez-vous désormais en vue d’une mise en place plus large d’un projet tel que CoLAB ? Comment combattre les éventuels freins qui subsistent ?
- Parmi ces freins se trouve évidemment la question du financement, aujourd’hui que le Conseil de l’Europe ne prend plus ce programme en charge. Cela complique donc à la fois son organisation dans les établissements actuellement engagés, mais cela freine surtout d’autres établissements qui s’étaient pourtant montrés intéressés par le projet. Quelles sont dès lors les possibilités, en ce compris sur le plan budgétaire, qui permettraient de pérenniser et d’amplifier ce programme ?
Dans sa réponse, la Ministre indique notamment que, suite aux recommandations suggérées par les responsables du projet CoLAB, “un effort a été consenti par le service des équivalences afin de rendre la procédure plus accessible. (…) Le choix de développer des projets tels que CoLAB appartient aux établissements.”
De mon côté, je pense que nous aurions intérêt à structurer les choses. Je me réjouis des différentes initiatives prises, notamment sur la question de la reconnaissance des diplômes. C’est effectivement un élément sur lequel nous devons travailler. Je note aussi la possibilité d’introduire des demandes de subventions. Je relayerai cette possibilité auprès des établissements.
Nous devons réfléchir à un cadre plus structurel pour encourager les acteurs qui ont envie de se lancer dans ce genre de projet à le faire. Il s’agirait d’une manière de pérenniser ce type d’action.