La presse faisait écho il y a quelques jours d’un taux d’échec assez impressionnant au sein de la cohorte des étudiants de première année en psychologie à l’UCLouvain. Les premiers chiffres qui nous parviennent indiquent que seulement 5 personnes sur un total de 645 étudiants auraient ainsi réussi en première session. Tout ceci est d’autant plus étonnant que la situation semble tout aussi désastreuse pour les étudiants de BAC2, à qui l’on refuserait même l’accès à leurs copies d’examens.
Un premier coup d’oeil semble pointer un manque d’encadrement : il y aurait trop peu de personnel académique et pédagogique pour veiller au bon suivi des matières pour tous les étudiants. Ceci aurait engendré des méthodes d’évaluation rapides et, dès lors, fort peu de souplesse et de compréhension de la part du corps enseignant.
On entend notamment à nouveau parler de cette méthode discriminatoire selon laquelle certains professeurs ne corrigeraient les questions ouvertes seulement si un certain score est atteint dans le QCM, QCM qui prend alors l’allure d’étape éliminatoire au sein d’un même examen.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Avez-vous pris contact avec les autorités académiques de l’UCLouvain à propos de ce taux d’échec hors-norme en faculté de psychologie ?
- Une autre raison, comme l’écrémage d’un nombre important d’étudiants en psychologie mise en avant par certains étudiants, se lit-elle en filigrane de ces modalités d’évaluation ?
- Garantissez-vous que l’accès aux copies d’examens soit bien assuré ?
- Comment la faculté de psychologie envisage-t-elle la session d’août ?
- Quelles solutions à court, moyen, et long terme sont envisagées afin de mieux répondre aux besoins pédagogiques des étudiants, de leur proposer un enseignement et un encadrement de qualité, et des méthodes d’évaluation davantage participatives ?
Dans sa réponse, la Ministre Glatigny dit avoir “contacté l’établissement pour obtenir des informations à ce sujet.” Et d’annoncer des premières pistes de solutions, comme l’allocation de moyens pour des aides à la réussite qui viseront prioritairement les étudiants de première année de bachelier. “Par ailleurs, nous pourrions entreprendre un travail d’information des futurs étudiants, car beaucoup d’entre eux s’orientent vers les sciences psychologiques sans avoir une vision exacte du contenu de la formation, ce qui les conduit parfois à arrêter leur formation ou à des situations d’échec.”
Nous devons travailler à l’élaboration de mesures structurelles, dont le refinancement constitue un pan important. Il faut aussi avancer sur les autres questions et faire en sorte que les étudiants puissent travailler dans de bonnes conditions. Dans cette perspective, la solution ne réside pas dans la limitation de l’accès à ces études. Il s’agit plutôt de tout faire pour garantir le meilleur encadrement possible.