Lors de la séance plénière du 20 septembre dernier, la Ministre a été interrogée sur la création, par l’ULB, d’un statut d’étudiant à besoins spécifiques destinés aux étudiants aidants proches. Je souhaite revenir sur ce statut ainsi que sur les mesures à mettre en place.
Il n’est plus à démontrer que mener ses études et être présent pour un proche en situation de dépendance est un véritable défi. Les aidants proches jouent pourtant un rôle fondamental ! C’est pourquoi l’octroi de ce statut par l’ULB représente une avancée significative en matière d’inclusivité et de reconnaissance pour les étudiants concernés. Concrètement, l’obtention de ce statut est principalement conditionné par la reconnaissance préalable de la mutuelle et entraînera des aménagements notamment sur les horaires de cours, d’examens et travaux pratiques.
Nous sommes convaincus, en tant d’écologistes, de la nécessité de ce statut mais aussi de sa généralisation à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur.
Avec ce nouveau statut, l’université reconnaît les difficultés et la charge qu’une situation d’aidant proche représente et affirme aux étudiants par la même occasion que l’université sera présente pour leur permettre de suivre leurs études dans les meilleures conditions. C’est selon nous absolument nécessaire et à saluer.
D’où ces questions à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux :
- À la suite de cette évolution dans l’une de nos universités, allez-vous attirer l’attention des autres établissements d’enseignement supérieur sur la nécessaire création et harmonisation de ce statut ?
- Prévoyez-vous la mise en place d’un cadastre inhérent à ce statut spécifique ?
- Une éventuelle modification décrétale visant à généraliser un tel statut à l’ensemble de l’enseignement supérieur est-elle à l’étude ?
Réponse de la Ministre :
“L’article 151 du décret du 7 novembre 2013 définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études (décret «Paysage») a amené la Conférence des présidents à joindre vos deux questions. Lors de la séance plénière du 20 septembre 2023, j’ai expliqué que les établissements d’enseignement supérieur ont la possibilité d’accorder des allègements pour différentes situations, selon cet article. Les étudiants aidants proches et les étudiantes atteintes d’endométriose sont bien concernés par cette disposition.
(…)
Monsieur Demeuse, je ne crois pas qu’il faille donner de statut particulier pour telle ou telle catégorie d’étudiants, en l’occurrence les aidants proches ou les étudiantes atteintes d’endométriose. Il est préférable de laisser nos institutions d’enseignement supérieur utiliser les leviers dont elles disposent: allègement du cursus, aménagements d’horaires, horaires d’examens adaptés. Elles sont mieux à même de repérer les dispositions adéquates à prendre, en fonction des demandes et de leur population estudiantine. Je privilégie donc l’autonomie de nos établissements.”
Réplique :
Il est évidemment important de concéder une part d’autonomie aux établissements, notamment pour décider des possibilités d’aménagements données aux étudiants et étudiantes selon leur situation spécifique. Quant à la création d’un statut qui permettrait d’ouvrir la possibilité à ces différents aménagements, les pouvoirs publics ont, me semble- t-il, un rôle à jouer. Il s’agit de généraliser ce qui a été mis en œuvre par l’ULB. Les aidants proches jouent un rôle fondamental dans la société, rôle qui n’est pas suffisamment reconnu. Malheureusement, combiner à la fois la fonction d’aidant proche avec celle d’étudiant relève parfois du parcours du combattant. L’ULB a fait un grand pas en avant, mais il faudrait généraliser cette mesure à tout l ’enseignement supérieur. Si la Ministre ne passe pas par un décret, il faudrait au moins inciter les autres établissements à mettre en place un statut identique.