Au début du mois d’octobre, un article publié par le journal Le Soir présentait une nouvelle étude réalisée par divers acteurs (statisticiens, professeurs et économistes) qui interpellaient l’Ares sur une série d’incohérences relevées dans l’épreuve 2019 d’admission aux études de médecine.
Nous le savons, cette épreuve résulte d’un compromis entre la Communauté française et la Ministre fédérale de la Santé.
Elle est d’ailleurs souvent décrite comme particulièrement difficile, puisqu’en moyenne seul un candidat sur cinq la réussit (taux de réussite aux sessions de juillet (15.4%) et septembre (19.2%).
Des questions restent en outre régulièrement soulevées quant au bien-fondé scientifique de ce système, qui ne permet pas nécessairement de sélectionner les futurs bons médecins.
C’est d’autant plus vrai dans un contexte de pénurie de médecins. Dans ma région, la moitié des communes, surtout dans le Condroz, disposent ainsi de moins d’un médecin pour 2000 habitants. Des solutions doivent donc être trouvées !
Dans l’étude transmise à l’ARES, deux autres écueils étaient particulièrement mis en évidence.
En premier lieu, la difficulté particulière de l’épreuve de physique, souvent éliminatoire pour bon nombre de candidats, alors que les professionnels estiment que les aptitudes attendues ne constituent pas un pré-requis essentiel permettant d’entamer le cursus de médecine.
Le deuxième élément relevé concerne l’épreuve d’empathie dont le score moyen des candidats est de 9.3/20 et qui ne permettrait pas, via un questionnaire à choix multiples, de mesurer les capacités d’empathie future dans un contexte clinique.
Cette épreuve est également fortement controversée car elle met en situation des jeunes qui n’ont jamais pu expérimenter l’approche clinique et des situations qui sont souvent bien plus complexe « qu’une seule bonne réponse ».
A cela s’ajoute un récent courrier envoyé à l’Ares par un collectif de professeurs de sciences qui relevait un nombre significatif de questions mal formulées ou erronées.
Lors de la commission du 15 octobre dernier, j’ai donc posé les questions suivantes à la Ministre de l’enseignement supérieur :
– Avez-vous pris connaissance, Madame la Ministre, de cette nouvelle étude relative aux épreuves de physique et d’empathie ? Quelle est votre analyse de celle-ci ?
– Que comptez-vous mettre en place pour résoudre les problèmes évoqués ? Une révision de l’épreuve ne serait-elle pas opportune ?
– De façon plus générale, quel bilan tirez-vous de l’examen d’entrée 2019 ?
– Enfin, suite à la décision de la Flandre de se doter de sa propre commission de planification afin de déterminer elle-même les quotas de numéros inami à attribuer, comptez-vous remettre sur la table le débat quant à l’opportunité de l’examen d’entrée ?
Tout en restant prudente, la Ministre s’est montrée ouverte à des évolutions du système, ce qui m’encourage à continuer à défendre un accès le plus large possible aux études de médecine et de dentisterie. Cette question devra ainsi absolument faire l’objet de nouveaux débats au niveau fédéral pour apporter une solution à la pénurie existante et de plus en plus préoccupante.
Retrouvez l’échange en commission par ici (p. 19) :