Supports de cours marchandés sur les réseaux sociaux : comment les endiguer ?

Le mardi 17 décembre, j’interpellais Valérie Glatigny, en sa qualité de Ministre de l’Enseignement supérieur, sur les supports de cours et l’émergence de plateformes marchandes sur les réseaux sociaux.

C’est une campagne publicitaire diffusée sur Facebook et réalisée par la société hollandaise StuDocu qui a attiré mon attention. En effet, cette plateforme sponsorisée ciblait les étudiants afin de leur proposer d’acheter leurs notes de cours.

En réalité, ce n’est pas la seule plateforme à proposer ce genre de pratique. Depuis quelques années, nous assistons à l’émergence de plateformes d’apprentissage et de partage en ligne proposant aux étudiants divers résumés de livres, notes de cours, voire des questions d’examens. La pratique est admissible si elle est gratuite, mais c’est loin d’être le cas…

Cette situation pose évidemment problème car elle remet en cause l’efficacité du décret paysage, prévoyant la mise à disposition en ligne gratuite des supports de cours au plus tard un mois après le début de l’année.

Si ces obligations décrétales étaient parfaitement respectées, la marchandisation du savoir, qui existe aujourd’hui et qui engendre une rupture de solidarité potentielle entre les étudiants, n’aurait sans doute pas lieu dans cette ampleur.

Pour la Ministre, s’appuyant sur différentes évolutions de la législation, il est difficile d’établir un lien entre « un supposé non-respect de l’obligation de mise en ligne des supports de cours et l’émergence des plateformes d’apprentissage et de partage en ligne. »

Si je suis d’accord avec elle, mon expérience personnelle me fait dire que cette situation n’est pas toujours respectée dans la pratique, sans que la responsabilité des professeurs ou des universités soit pour autant engagée. Ces derniers ne disposent pas toujours des moyens et du temps nécessaire, tandis que l’adaptation des supports de cours, qui ne sont pas toujours disponibles en version électronique, peut également poser problème.

Je ne peux qu’encourager la Ministre à insister auprès des commissaires et délégués du gouvernement ainsi que des différents acteurs concernés afin que les dispositions du décret soient respectées et que les établissements d’enseignement supérieur disposent de plus de moyens.