Ce mercredi 15 janvier, j’interpellais le Ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, en séance plénière au sujet de la menace que le Brexit fait peser sur le programme Erasmus. Découvrez le texte de mon intervention.
Monsieur le Ministre-Président,
Souvenez-vous : lors de la dernière séance plénière, je vous disais à quel point j’étais fier d’appartenir à la génération Erasmus, cette génération qui, en s’appuyant sur une mobilité toujours renforcée, aspire à bâtir des ponts au lieu d’ériger des murs.
Le programme Erasmus, c’est une chance incroyable offerte aux étudiants européens de pouvoir aller étudier pendant quelques mois dans un autre pays, de s’imprégner d’une autre culture, d’une autre façon de penser, de rencontrer d’autres personnes, bref de s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Et pourtant, ce 8 janvier, le parlement britannique a rejeté un amendement qui visait à obliger le gouvernement du Royaume-Uni à négocier la poursuite du programme Erasmus malgré le Brexit.
C’est un coup dur, puisque cela signifie qu’au 31 janvier, le programme Erasmus avec le Royaume-Uni a tout simplement de fortes chances de prendre fin. Et ce, alors qu’il accueille plus de 30.000 jeunes chaque année !
Cela m’inquiète évidemment pour ces nombreux étudiants qui choisissent chaque année ce pays comme destination d’études. Rappelons que c’est l’un des seuls pays anglophones du programme, et que c’est surtout la 3è destination la plus prisée par les jeunes francophones, après l’Espagne et l’Italie.
Mais cela pose aussi plus généralement la question du sort de l’ensemble de nos chercheurs et membres des institutions universitaires qui sont extrêmement nombreux à travailler avec le Royaume-Uni.
Je suis heureux de voir que la situation vous interpelle également et que des mesures sont prises, comme la création d’une task force.
Le Brexit c’est dans 15 jours ! Il y a un règlement européen qui protège les échanges actuellement en cours, mais cela ne vaut que pour 2020.
Puisque le parlement britannique refuse d’obliger le gouvernement à négocier avec l’UE pour maintenir le Royaume-Uni dans Erasmus, je pense qu’il serait pertinent que la Fédération Wallonie-Bruxelles interpelle à la fois l’Union européenne et le Royaume-uni pour qu’une solution soit trouvée, et de toute urgence.
Il faut absolument tout mettre en oeuvre, et je vous fais confiance pour cela, pour préserver ce programme Erasmus et nos relations avec le Royaume-Uni. Pour faire en sorte qu’il ne se transforme pas en programme “Erasmur”. Ou en barrière “Eras”, pour le dire autrement…