Précarité étudiante : de la souplesse dans l’octroi du revenu d’intégration !

Constat aussi interpellant qu’inquiétant : depuis le début des années 2000, de plus en plus d’étudiants doivent recourir au revenu d’intégration sociale du CPAS. La crise sanitaire fragilise davantage encore les étudiants les plus précaires. C’est pourquoi j’ai interpellé la Ministre de l’Enseignement supérieur à ce sujet, en plaidant pour un maximum de souplesse dans l’octroi des revenus d’intégration.

Depuis plusieurs années, on observe en effet une augmentation du nombre d’étudiants aidés pas les CPAS wallons et bruxellois. Selon les chiffres communiqués en 2017 par le cabinet du ministre de l’Intégration sociale, le nombre d’étudiants belges touchant le revenu d’intégration sociale du CPAS à l’échelle du pays a été multiplié par 7,4 entre 2002 et 2016. Une tendance très inquiétante.

Les réponses qu’il convient d’apporter à cette situation se trouvent à de multiples niveaux. Si la matière est grave, je me réjouis de pouvoir débattre mais surtout identifier, avec les acteurs, les solutions à y apporter.

Si nous aurons l’occasion d’explorer plusieurs facettes de cette réalité lors de travaux ultérieurs au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai récemment interpellé la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, sur la concertation structurelle qui pourrait s’organiser entre les Fédérations de CPAS et les services sociaux des établissements d’enseignement supérieur.

Cette concertation, orientée sur les situations problématiques pour les étudiants, pourrait, je pense, apporter beaucoup à la compréhension mutuelle des mécanismes d’aide, identifier les forces mais aussi les zones grises, les situations où l’aide adaptée fait défaut.

La situation sanitaire actuelle pose en outre de nouveaux défis et aggrave encore les inégalités dans notre enseignement. Je pense qu’elle renforce donc encore l’intérêt de cette démarche.

Dans sa réponse à mon interpellation, la Ministre Glatigny me garantit que la concertation est une priorité. Elle affirme que “des rencontres structurelles sont prévues pour l’année scolaire 2020/2021 entre les différents acteurs concernés.” J’y serai bien entendu attentif !

Concernant des mesures de soutien aux étudiants les plus précaires, elle évoque non seulement des mesures prises au niveau fédéral pour encourager l’emploi, mais également une mesure s’appliquant pour les mois de mai et juin. À savoir, la suppression de la différence de traitement entre étudiants boursiers et non-boursiers dans le système d’exonération socioprofessionnelle. Avec cette mesure, l’étudiant boursier bénéficiera du même plafond d’exonération que l’étudiant non-boursier.

Si tout cela va dans le bon sens, je pense que nous devons aller encore plus loin, que cela soit pour répondre aux difficultés de communication ou aux situations les plus problématiques. De même, il s’agit d’envoyer un message clair au Gouvernement fédéral afin d’assouplir l’octroi des revenus d’intégration aux étudiants les plus précaires, même en cas d’échec cette année. Ce qui importe avant tout, c’est que ces étudiants puissent poursuivre leurs études, malgré la crise du Covid-19 !