Depuis de nombreuses années, le métier d’infirmier fait partie des métiers en pénurie. La crise que nous vivons l’a encore démontré. Elle a aussi mis en lumière à quel point ces métiers sont essentiels, mais aussi difficiles.
Or, le nombre d’inscriptions dans les écoles d’infirmerie est de plus en plus faible chaque année, depuis la réforme de 2016 qui a fait passer les études de 3 à 4 ans. Il y aurait ainsi une baisse sensible des inscriptions depuis lors.
Selon l’ARES, on serait ainsi passé de 3448 inscriptions en 2015 à 2757 inscriptions en 2018, soit une baisse de 20%.
Et l’année qui s’ouvre semble encore plus problématique, puisqu’au mois d’août, les écoles d’infirmerie notaient une baisse de 50% des inscriptions. L’impact de la crise sanitaire et de l’illustration de la pénibilité du métier n’y serait évidemment pas étranger. Mais si cette tendance se confirme, ce serait évidemment catastrophique en termes de santé publique.
C’est pourquoi j’ai interpellé la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, à ce sujet et sur une série de volets :
- Pourriez-vous m’indiquer si les tendances évoquées au mois d’août se confirment ?
- Assiste-t-on à une baisse sensible des inscriptions dans les études en soins infirmiers et si oui, dans quelle mesure ?
- Quelle stratégie développez-vous pour répondre à cette problématique ?
Se pose par ailleurs la question des stages. Ainsi, le confinement et les mesures sanitaires ont rendu de nombreux stages impossibles à réaliser. Grâce aux mesures adoptées, les stages non terminés ont pu être postposés à la rentrée. La Ministre Glatigny a également permis de valoriser le volontariat sous forme de crédits, ce que peu d’établissements auraient fait. Il y a donc un véritable risque d’engorgement en cette rentrée.
- Pouvez-vous m’indiquer si cet engorgement est bien réel ?
- Comment les établissements y répondent-ils pour assurer le meilleur encadrement possible aux étudiants ?
- Dans quelle mesure le volontariat réalisé pendant la crise a-t-il été valorisé ?
- Et pourquoi ne l’a-t-il pas plus été ?
Enfin, des manquements ont-ils été identifiés, à l’occasion de la crise du Covid-19, dans la formation des étudiants infirmiers ? Et si oui, comment le cursus sera-t-il modifié pour y répondre ?
Un point sur lequel il me semble important d’insister est la revalorisation des stages. Ces derniers doivent impérativement se dérouler dans de bonnes conditions. La sonnette d’alarme est régulièrement tirée à cet égard. L’encadrement sur le terrain est difficile, en particulier dans un contexte de pénurie. Nous devons donc nous montrer extrêmement attentifs à ces questions et prendre les mesures nécessaires.