Au mois de septembre déjà, j’interpellais la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, au sujet de la pénurie d’étudiants dans les études de soins infirmiers. La crise démontre chaque jour à quel point c’est un métier pourtant essentiel, mais ô combien difficile.
Et la question prend encore plus de sens aujourd’hui alors que le manque de personnel se fait durement ressentir en première ligne face à la crise du Covid et que les institutions font appel aux étudiants pour leurs venir en aide, que cela soit en unité Covid ou dans les autres services.
De nombreux étudiants ont ainsi vu leur programme de cours et de stage à nouveau bouleversé pour faire face à la pandémie, et ce alors qu’une série d’étudiants avaient déjà été contraints, l’année académique dernière, de reporter leurs stages à ce premier quadrimestre en raison de la première vague de coronavirus. Mais on sait que, si ce coup de main est essentiel, les conditions d’encadrement ne sont pas nécessairement les mêmes que lors d’un stage se déroulant dans des conditions normales.
C’est pourquoi j’ai à nouveau interpellé la Ministre Glatigny à ce sujet :
- Quelle sont les mesures que vous prenez pour encadrer cette mobilisation des étudiants dans le cadre de cette seconde vague ? Quel est l’impact potentiel sur leur parcours d’études ? Y a-t-il un risque que ces étudiants ne remplissent pas les critères fixés par la directive européenne permettant la reconnaissance du diplôme à l’étranger ?
- Des démarches ont-elles été à nouveau entreprises auprès de la Commission européenne pour obtenir de la souplesse à cet égard ? Comment s’assurer que le volontariat soit mieux pris en compte que lors de la première vague ?
De façon plus générale, la Ministre me confirmait au mois de septembre que le nombre d’inscriptions dans les écoles d’infirmerie était de plus en plus faible chaque année, depuis la réforme de 2016 qui a fait passer les études de 3 à 4 ans, en m’indiquant qu’il faudrait attendre la fin des inscriptions, prévue fin octobre, pour donner un chiffre définitif, mais que les premiers retours que vous aviez faisaient finalement écho d’une relative stabilité par rapport aux années précédentes – alors que l’on avait dans un premier temps craint une chute de 50% des inscriptions.
- Dès lors, Madame la Ministre, pourriez-vous m’indiquer si les tendances évoquées au mois d’août se confirment ou bien si les chiffres se sont finalement redressés avec la rentrée ? Assiste-t-on à une baisse sensible des inscriptions dans les études en soins infirmiers et si oui, dans quelle mesure ?
- Vous indiquiez par ailleurs avoir entamé des réunions avec les cabinets des ministres compétents dans le domaine de la santé publique, ainsi qu’avec la ministre Désir, afin d’analyser l’avenir de la formation des infirmiers et aides-soignants à la suite de la crise de la Covid-19. Où en est ce travail ? Quelles sont les pistes sur la table ? Dans quel calendrier entendez-vous aboutir ?
Découvrez la réponse de la Ministre :
Il est essentiel d’apporter tout notre soutien au personnel en première ligne. Attention, toutefois, à ne pas les abandonner à leur sort, de sorte qu’ils ne pourraient pas valoriser le travail qu’ils fournissent.
Je salue non seulement l’établissement d’une charte d’encadrement, mais également la volonté d’une meilleure prise en compte du volontariat.
Je me réjouis aussi que des contacts aient été pris afin de relancer les discussions avec la Commission européenne.
Signal encourageant : les chiffres sur les inscriptions sont rassurants.
Un travail à long terme est nécessaire afin de renforcer l’attractivité du métier et des études, et cela passe notamment par un meilleur encadrement des stages.