Poursuivre la réflexion pour soutenir les doctorant.e.s et chercheur.euse.s

En mai dernier, j’interpellais la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, au sujet de la situation délicate des doctorants, chercheurs et chercheurs-enseignants (assistants) dans le contexte de confinement dû à la crise sanitaire. Avec un problème principal : le caractère limité dans le temps de leurs contrats de recherches et bourses d’études.

En dépit de quelques mois d’été plus calmes sur le plan sanitaire, nous en sommes au deuxième confinement et les bureaux, laboratoires, bibliothèques et autres services et sources de documentation et d’archives, essentiels aux recherches, sont, pour la plupart et de nouveau, soit fermés, soit difficilement accessibles. A cela s’ajoute, une fois encore, et ce particulièrement pour les recherches en sciences humaines et sociales, que les terrains de recherche sont, pour la plupart du temps, hors de portée, ce qui entrave la récoltes des données (interviews, questionnaires, observations, etc.).

De plus, les chercheurs et chercheuses en dernière année de thèse et qui ont des enfants en bas âge sont unanimes quant à leur incapacité de mener à bien leur travail de recherche et, surtout, de rédaction à domicile. Rédiger chez soi ce n’est absolument pas la même chose que de rédiger sur le lieu de travail calme, propice à la concentration et donnant, par exemple, accès aux sources bibliographiques.

Et la situation est particulièrement difficile pour les chercheuses. Une étude de l’UCLouvain démontrait ainsi récemment que le confinement avait aggravé les inégalités de genre dans le domaine de la recherche.

Or, dans le milieu de la recherche, la qualité des résultats, consignés en fin de contrat, est un gage de la poursuite de la carrière du chercheur.

En mai dernier, la Ministre nous assurait que la plupart des sources de financement de la recherche avaient plaidé pour une souplesse au niveau des commissions doctorales et des comités de thèses, en particulier pour les étudiants en fin de thèse, et vous-même défendiez une série de mesures prises.

La Ministre affirmait aussi que vos collaborateurs suivaient de près l’impact de la crise de la Covid sur la recherche et que d’autres mesures pourraient être prises en fonction de la situation.

Elle disait également que la situation des chercheurs FNRS était réévaluée à chaque nouvelle réunion du conseil d’administration.

D’où ces nouvelles questions adressées à la Ministre :

  • Pouvez-vous nous dire si c’est toujours le cas ?
  • Savez-vous si les diverses mesures que vous évoquiez en mai ont bien été appliquées ?
  • De quel retour du secteur disposez-vous afin d’évaluer l’aide des mesures prises dans l’urgence ?
  • Celles-ci se sont-elles développées au fil des derniers mois ?

Dans sa réponse, la Ministre Glatigny indique notamment que “si les mesures d’assouplissement prises par les écoles doctorales ont bien été appliquées, elles ne suffisent probablement pas, vu la durée de la crise, à couvrir tous les besoins. Certaines bourses ont par ailleurs été prolongées sur les fonds propres des universités. On parle d’un budget global d’environ cinq millions d’euros. (…) J’envisage de déposer auprès du gouvernement une proposition d’intervention dans le coût des prolongations dans le courant de ce mois.”

Si la réponse de la Ministre est très encourageante, il est clair qu’il faut poursuivre la réflexion et inciter à prendre d’autres mesures. Le souhait de déposer des propositions au gouvernement est une excellente nouvelle.