C’est parti pour 2 mois d’auditions dans 4 parlements en même temps. Une première ! Avec un objectif : lutter contre le fléau de la précarité étudiante. Car les chiffres sont impressionnants : déjà avant la crise, plus d’un étudiant sur trois était en situation précaire. C’est encore bien pire aujourd’hui ! Difficultés financières, problèmes psychologiques, renoncement aux soins, mauvaise alimentation… Il y a urgence et je compte bien continuer à m’investir à 300% aux côtés des acteurs de terrain pour y répondre !
Cela faisait un an que des auditions avec les acteurs de la société civile et du monde étudiant étaient attendues pour trouver des solutions contre le fléau de la précarité étudiante. Entre-temps, la pandémie est passée par là. Un an plus tard, ça y est, ces auditions ont enfin démarré. C’est une véritable mobilisation générale, à travers quatre Parlements différents… Une première !
Avant la crise sanitaire déjà, la précarité étudiante était une préoccupation extrêmement forte, dont nous étions témoins sur le terrain, par le biais de témoignages terriblement marquants. Je pense par exemple à Marivana, étudiante en communication à Bruxelles, qui me disait récemment que, sans job d’étudiante, ce serait tout simplement impossible de payer son logement.
À côté de ces témoignages, il était fondamental de pouvoir objectiver le plus possible cette triste réalité, en identifiant les causes structurelles et en avançant des pistes de solutions.
C’est ce que permet l’étude qui sert de base aux auditions et dont les auteurs ont été entendus ce 19 janvier :
Étude qui a un autre grand intérêt, à savoir la mise en évidence de l’aspect multifactoriel des sources de précarité étudiante : les conditions d’accès, les supports de cours, les stages, mais aussi le logement, la mobilité, la santé, les loisirs, etc.
C’est pourquoi il faut vraiment saluer la mobilisation des quatre Parlements sur cette question pendant deux mois, avec notamment la présence des différents ministres compétents, pour traiter de la problématique sous tous ses aspects et travailler à des solutions structurelles.
Car les chiffres objectivés sont particulièrement interpellants :
- 40 % d’étudiants en situation de précarité subjective, avec notamment des problèmes de santé physique et/ou psychique ;
- 36% des étudiants en difficultés financières régulières ! Plus d’1 étudiant sur 3…
Et tout ça, c’était avant le coronavirus. Donc la situation est aujourd’hui inévitablement encore plus inquiétante…
Pour ne citer qu’un chiffre : la perte de 90.000 jobs étudiants (alors que 71 % des étudiants ont un job étudiant et que 12 % déclarent que celui-ci est tout simplement indispensable pour vivre).
Autre élément marquant de cette étude : l’existence de toute une série d’aides, mais l’absence d’information ou d’accès à celles-ci pour une part importante des étudiants…
Ainsi, pour les allocations d’études : 18% des étudiants dépendent d’une bourse, mais seulement 58,9% des étudiants connaissent ce dispositif, ce qui signifie qu’un grand nombre d’étudiants qui en auraient besoin n’en bénéficient pas.
Il y a donc un enjeu fondamental à mieux informer !
Un problème d’information identique pour les aides des services sociaux. On l’a vu pendant la crise, avec une pression grandissante sur leurs épaules déjà mise en évidence par l’étude.
Qui souligne aussi assez durement la complexité liée à la diversité de statuts de l’étudiants, à la multiplicité des acteurs et aux différences entre les aides. Et donc des différences de traitement entre étudiants d’un acteur à l’autre…
Autre facteur-clé (facteur très indicatif) de la situation de précarité d’un·e étudiant·e : sa santé.
On le voit depuis le début de la crise : les étudiants souffrent aussi psychologiquement du confinement, du manque de lien social.
Et c’était déjà largement mis en évidence dans l’étude, avec un point particulier qui a retenu mon attention : le fait que les services sociaux, tant des établissements que des CPAS se sentent démunis face à la prise en charge de ces problèmes psychologiques de plus en plus généralisés.
C’est évidemment encore plus problématique après un an de confinement et de souffrances psychologiques jamais endurées par les étudiants !
Avec un autre élément très préoccupant : c’est le renoncement aux soins par des étudiants qui ne savent plus payer les médicaments dont ils ont besoin.
Toujours en lien avec la santé, la question de l’alimentation est évoquée dans l’étude. L’accès à une alimentation diverse et équilibrée est problématique au sein de la population étudiante et encore plus pour ceux en situation de précarité. Avant covid : près d’un étudiant sur dix déclarait ne pas avoir les moyens de manger de repas complet au moins tous les deux jours.
Et les exemples se multiplient ces derniers mois : de plus en plus d’étudiants doivent à présent se tourner vers les banques alimentaires. C’est une situation sans précédent et très alarmante qui pose la question de la santé, notamment physique, de nos étudiants.
Ceci est encore loin d’être exhaustif, mais il me semblait important de terminer en évoquant le volet logement. C’est de loin l’une des dépenses les plus importantes de l’étudiant. Avec une grande disparité selon les villes, mais surtout selon qu’il s’agit de logements privés ou mis à disposition par les établissements. Avec un accès de plus en plus difficile qui engendre aussi un glissement vers des logements de plus en plus insalubres…
Sur l’ensemble de ces aspects, des questions, sources de solutions, sont sur la table. Le groupe Ecolo a déjà obtenu des résultats concrets pour endiguer ce fléau : renforcement des moyens des services sociaux, aides directes aux étudiants, garantie de pouvoir se réinscrire malgré la crise… Mais il faut aller plus loin et mettre en place des mesures structurelles.
C’est ce à quoi nous allons nous atteler au cours des 2 prochains mois !