Alors qu’une nouvelle action de la FEF était menée au siège de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour demander des mesures concrètes, structurelles et fortes pour lutter contre la précarité étudiante, j’ai à nouveau interpellé la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, à ce sujet cette semaine.
En effet, les écologistes sont depuis longtemps préocuppés par les questions d’accessibilité à l’enseignement supérieur.
La crise que nous traversons a sans doute rendu plus perceptible et plus grave encore l’un des aspects les plus révoltants de la situation de nombreuses et de nombreux étudiants : la précarité croissante à laquelle ils font face.
L’accessibilité de l’enseignement supérieur ne concerne en effet pas uniquement l’accès aux études, ou la possibilité d’envisager en entreprendre. Il s’agit, aussi, pour celles et ceux en cours d’études, de pouvoir s’y maintenir.
Or, on le sait, et le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a pu largement en traiter au cours des derniers mois, la situation est extrêmement préoccupante. Les mobilisations étudiantes évoquées lors de la dernière séance plénière en sont un reflet.
Ce qui est aujourd’hui demandé, ce sont bien des mesures structurelles pour lutter contre cette précarité qui explose. L’ensemble du Gouvernement l’avait déjà compris avant cette crise, et la Déclaration de Politique Communautaire fait preuve d’une nouvelle ambition en la matière.
La Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, pourra compter sur notre plein soutien dans ses démarches en la matière pour la mettre en œuvre. Encore plus aujourd’hui qu’hier car la situation sur le terrain, qui a évolué en raison de la pandémie, nécessite de prendre des mesures spécifiques.
Le Gouvernement a réagi dans le cadre, notamment, des moyens d’urgence. C’est évidemment positif et nécessaire. Mais on doit aller plus loin.
Il y a notamment le travail en cours sur les allocations d’études que nous avons évoqué en plénière. Il y a surtout les propositions formulées par l’ARES en matière de lutte contre la précarité étudiante. Elles sont intéressantes : extension du gel du minerval, augmentation du montant des allocations d’études et du nombre d’étudiants bénéficiaires, automatisation du droit d’en bénéficier, financement de l’enseignement supérieur inclusif…
D’où ces nouvelles questions adressées à la Ministre Glatigny :
- Pouvez-vous faire le point pour nous sur les mesures que vous avez à ce stade portées en gouvernement ? Et ce notamment concernant la réforme des allocations d’études ?
- J’aurais également voulu vous interroger concernant cet important travail opéré à l’ARES afin de déterminer des recommandations structurelles. Quelle est votre analyse des recommandations de l’ARES ? Pouvez-vous nous indiquer quels sont l’agenda et les étapes de mise en œuvre de ces recommandations ?
- Enfin, quelles sont d’ores et déjà les mesures décidées dans le cadre du conclave budgétaires pour lutter structurellement contre la précarité étudiante ?
Dans sa réponse, la Ministre indique notamment avoir “ajouté 7 millions d’euros aux subsides sociaux destinés aux étudiants, soit trois tranches de 2,285 millions d’euros au cours des derniers mois. Lors du conclave budgétaire de jeudi dernier, nous avons décidé de poursuivre cet effort en ajoutant une quatrième tranche de subsides sociaux de 2,285 millions afin de permettre au public le plus fragilisé d’obtenir un soutien direct au sein des établissements d’enseignement supérieur. Ces subsides sociaux permettent d’accéder à une aide multiforme et directe qui va de l’aide alimentaire au soutien en matériel informatique, en passant par le remboursement de consultations médicales et psychologiques, ou encore une intervention dans les frais d’inscription.”
En ce qui concerne l’avis de l’ARES, il traduit la préoccupation de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur quant à l’urgence de prendre des mesures fortes pour lutter contre la précarité étudiante.
Parmi les mesures proposées, certaines figurent déjà dans la DPC, ce qui est particulièrement intéressant ! C’est notamment le cas de l’extension du gel du minerval, l’augmentation du montant des allocations d’études et du nombre d’étudiants bénéficiaires, l’automatisation du droit de bénéficier de ces allocations et le financement de l’enseignement supérieur inclusif.
Ces mesures sont très intéressantes et j’espère qu’elles seront mises en oeuvre le plus rapidement possible !
Pour cela, il faudra débloquer les moyens financiers nécessaires, qui devront s’ajouter aux moyens prévus pour répondre à l’urgence. Nous devons travailler sur les deux tableaux, ce que nous nous efforçons de faire depuis le début de la crise. Un effort structurel doit être fait.
Des premières propositions ont été émises lors du conclave budgétaire, mais il faut aller plus loin. Nous y travaillerons dans le cadre du groupe de travail avec l’ensemble des forces politiques du Parlement afin d’aboutir à des mesures ambitieuses.