La Belgique, et le sud du pays en particulier, fait face à une pénurie d’infirmiers et d’infirmières. Comme tout corps de travail au sein d’un hôpital, d’une maison de repos ou d’une maison de soin, le corps infirmier est essentiel au bon déroulement des activités. Mesurer c’est savoir et, afin que l’on puisse mettre en place des mesures efficaces pour endiguer le phénomène de la pénurie infirmière, il s’agit de mettre le curseur au bon endroit.
Il est souvent dit que la diminution du nombre d’étudiants en soins infirmiers est en partie due au passage de trois à quatre ans d’études. Mais plus récemment, les chercheurs se penchent sur d’autres facteurs, notamment l’abandon en cours de cursus. Le burnout académique serait une des causes de l’abandon (et le burnout lui-même aurait différentes causes, nous aurons l’occasion d’y revenir lors de nos prochaines commissions, j’en suis certain). Mais quel est état de cet abandon ? Est-on en mesure de le quantifier ? De le qualifier ? Difficile à dire pour le moment car nous ne disposons pas de cadastre clair face à ces questions.
D’où ces questions adressées à la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny :
- Ne pensez-vous pas qu’il serait bienvenu, utile même, de demander à l’ARES d’établir un cadastre des abandons des études en soins infirmiers pour cette année académique qui touche déjà bientôt à sa fin ? De cette manière, nous serions en mesure de savoir le profil des étudiants les plus susceptibles d’arrêter leurs études, à quel moment de leur parcours en soins infirmiers les étudiants opèrent ce choix (si tant est si bien qu’il s’agit d’un choix et pas d’une obligation pour cause de précarité par exemple), et pour quelle(s) raison(s) éventuelle(s) ils y mettent fin. Partagez-vous mon idée que si l’on dispose d’une vision claire et précise de la situation vous seriez mieux à même de proposer des solutions concrètes et des mesures efficaces pour palier à ces problèmes ?
- De plus, le métier d’infirmier subit un sacré déficit de notoriété, mais aussi d’engouement vu les conditions d’études et de travail. Madame la Ministre, un plan d’attractivité sur plusieurs années valorisant à la fois la profession et la formation est-il en cours d’élaboration ?
Dans sa réponse, la Ministre indique entre autres que “la commission paramédicale de l’ARES a entamé, durant cette année académique, une récolte des données qui permettront de réaliser des comparaisons et d’analyser les évolutions caractérisant la population étudiante. L’ARES ne m’a pas encore fourni plus d’informations à ce stade, mais je pense que votre proposition d’un cadastre des abandons des études va dans le même sens. Je ne manquerai pas de prendre contact avec l’ARES pour que ce travail puisse être réalisé.”
Je suis convaincu que la réalisation d’un cadastre des abandons en cours d’étude aurait toute son utilité, typiquement dans des situations de pénurie ou spécifiquement difficiles comme la situation qui prévaut actuellement dans le domaine des soins infirmiers. C’est pourquoi je me réjouis de constater l’ouverture de la Ministre à sa réalisation.